TFM - TRAITÉS FRANÇAIS SUR LA MUSIQUE

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Fn and Ft: LEBTRA2 TEXT
Author: Lebeuf, Jean
Title: Traité pratique sur le chant ecclesiastique
Source: Traité historique et pratique sur le chant ecclesiastique. Avec le directoire qui en contient les principes et les régles, suivant l'usage présent du Diocèse de Paris, et autres. Précedé d'une Nouvelle methode, pour l'enseigner, et l'apprendre facilement (Paris: Herissant, 1741; reprint ed. Genève: Minkoff, 1972), ff.ir-ivv, 151-296.
Graphics: LEBTRA2 01GF-LEBTRA2 60GF

[-151-] TRAITÉ PRATIQUE SUR LE CHANT ECCLESIASTIQUE,

Ou Directoire qui en contient les principes et les régles, suivant l'usage présent du Diocèse de Paris.

CHAPITRE I.

OU PRÉLIMINAIRE.

Méthode la plus simple d'enseigner la gamme, en figurant perpendiculairement sur le papier les demitons et les tons, les intervalles de tierce mineure et ceux de tierce majeure.

COmme il est d'usage dans le langage ordinaire de dire que le Chant monte ou descend, et non pas que le Chant tourne ou circule; j'ai crû que je devois plutôt figurer le Chant en maniére d'échelle qu'en maniére de cercle, afin de rendre les premiers principes plus intelligibles aux commençans. Ce n'est pas que je blâme la [-152-] méthode de l'Antiphonier de Paris de l'an 1681. où ce cercle étoit figuré: je dois au contraire lui rendre justice, et dire hautement qu'elle contient dès sa premiére page tous les secrets de l'ancienne Musique des Grecs, les principaux fondemens de tout le Chant Ecclésiastique et de ses variétés; en un mot des choses qui me mirent plus au fait du Chant, lorsque je les vis en 1701. que tout ce que mes Maîtres m'avoient pû dire depuis deux ou trois ans. Je dois cependant ajouter ici que si j'y conçus quelque chose, c'est parcequ il y avoit déja quelques années que j'étois dans l'usage de chanter.

Aujourd'hui j'ai intention d'écrire pour toutes sortes de personnes, et surtout pour des enfans qui commencent à lire. C'est à cet âge que le Chant est aisé à apprendre. Mais comme il ne peut être enseigné que par tradition, c'est pour cela que je demande d'abord que le Maître chante la gamme ou les syllabes de l'échelle avec ses Ecoliers, d'abord en descendant, puis en remontant.

UT

SI

LA

SOL

FA

MI

RE

UT

L'expérience fait voir que les enfans de 6. ou 7. ans avec lesquels on descend et on monte cette échelle, la chantent tous seuls dès le même jour qu'on commence à leur faire la leçon, pour peu qu'ils ayent de disposition: car s'ils n'en ont point, ou s'ils ont la voix fausse, ils auront immanquablement [-153-] de la peine à passer du sol au fa en descendant; et dès-lors on doit préjuger que ceux-là ne feront pas de grands progrès dans le Chant quant à la pratique.

Le Maître touchera chaque syllabe avec une baguette ou du bout du doigt; et il fera faire faire aux enfans des tierces, des quartes, des quintes, de toutes les maniéres comme dans les autres méthodes, en touchant les syllabes suivant qu'il veut qu'on descende ou que l'on monte. Il leur fera remarquer comme ut si sont deux syllabes qui se touchent, parceque leurs sons ne sont éloignés que d'un demiton, et de même fa mi. Tous les autres intervalles sont des tons; aussi y a-t-il une fois plus de blanc entre ces syllabes. On peut éxercer les enfans deux ou trois jours sur cette premiére échelle, et leur faire dire: ut si la ut-la: ut si la sol, ut-sol, et le reste, comme il est noté à la fin de ce livre, pour me faire mieux comprendre aux Maîtres: ou bien on les fera chanter ces tierces, ces quartes, ces quintes, et cetera sur les petites échelles ci-jointes, d'abord en descendant, puis en remontant. Mais il vaudra mieux que le Maître se serve uniquement de la grande bande de papier sur laquelle il aura écrit la gamme ainsi qu'elle est ci-dessus; parceque je ne mets ici ces formules de petites échelles à parcourir, que pour faire [-154-] comprendre les principales descentes et montées qu'il faut d'abord faire faire aux commençans selon l'ancien usage.

[Lebeuf, Traité, 154,1; text: En descendant. UT, SI, LA, SOL, FA, En remontant.] [LEBTRA2 01GF]

AUTRE LEÇON sur la seconde partie de la gamme.

[Lebeuf, Traité, 154,2; text: En descendant. FA, MI, RE, UT] [LEBTRA2 01GF]

LA LEÇON SUIVANTE se chantera en remontant.

[Lebeuf, Traité, 154,3; text: UT, SI, LA, SOL, FA, MI, RE, UT] [LEBTRA2 01GF]

[-155-] Mais comme le siége du demiton, qui est entre UT et LA et entre FA et RE, peut être changé, les modernes ont aussi imaginé un léger changement de lettres dans les syllabes du milieu de ces intervalles; afin que ce changement de nom signifiât le changement de son et l'abaissement du siége du demiton. Un Maître intelligent fera comprendre aux enfans par des comparaisons familiéres ce que c'est qu'un ton et un demiton. Les mesures ordinaires de pié ou demi-pié, d'un pas, ou d'un demi-pas, peuvent aider à cela.

Lorsque le siége du demiton est descendu, la gamme prend cette figure:

UT

SA

LA

SOL

FA

MA

RE

UT

Il faudra faire chanter plusieurs fois cette gamme en descendant, puis en remontant. Il est vrai qu'ellen'est point si gracieuse que la premiére: mais elle doit être également sçue. C'étoit celle par laquelle les anciens commençoient, lorsqu'ils donnoient aux sons les noms des lettres de l'Alphabet A. B. C. D. E. F. G. (a).

[-156-] Le Maître la fera chanter par parcelles, et ensuite entiérement; après quoi il fera faire, en montrant toujours avec sa baguette, les tierces, les quartes et les quintes, comme dans l'échelle précédente.

La troisiéme leçon des Ecoliers consistera à leur représenter une échelle où ils voyent à côté de l'ut, à côté du la, à côté du fa, et du re des lignes tirées en long, de cette sorte:

[Lebeuf, Traité, 156; text: UT, SI, LA, SOL, FA, MI, RE] [LEBTRA2 01GF]

La représentation de cette échelle fera sentir tout-à-coup aux enfans la différence d'intervalle qu'il y a entre les quatre lignes ou cordes ordinaires du Plainchant qu'on leur présentera par la suite *. Je me sers du mot de cordes, qui est le terme du métier. Ils verront que de la corde fa à la corde re c'est la même distance que de la corde ut à la corde la: ils [-157-] apperceveront que de la corde la à la corde fa il y a un peu plus d'éloignement. Les Maîtres leur en diront la raison qui saute aux yeux; et peu à peu, après les avoir familiarisés avec les mots de ton et de demiton, ils leur parleront le langage de tierce majeure et de tierce mineure, qui est comme s'ils disoient une grande tierce et une petite tierce.

J'ai vû des enfans de six à sept ans, qui comprenoient tout cela au bout de quelques jours, et qui à l'inspection de l'échelle, donnoient plusieurs des éxemples de tierces majeures qui se trouvent dans les deux échelles représentées ci-dessus, et plusieurs des éxemples de tierces mineures, de quartes, et cetera.

Je fis remarquer à ceux-là les éxemples qu'ils oublioient; et en les chantant moi-même tous consécutivement sur les mêmes sons, et de même qu'ils sont ci-après rangés en figure paralléle, je les avertissois de ceux qui étoient plus ou moins communs dans les livres, et de ceux qui étoient rares. Je m'apperçûs que c'étoit une maniére de leur graver dans l'imagination la mécanique du Chant, que de rapprocher tous ces éxemples.

Je les apporterai ici par ordre; afin que les Maîtres puissent les faire répéter et les faire chanter de même par leurs Ecoliers, ou en particulier, ou par plusieurs ensemble.

[-158-] Exemples de Colonnes syllabiques composées de sons qui ont entr'eux la même proportion dans chaque assemblage envisagé perpendiculairement.

Assemblage de trois syllabes dont les trois sons forment l'intervalle de deux tons.

[Lebeuf, Traité, 158,1; text: Exemple commun. Autre éxemple commun. Exemple aussi commun. Exemple moins commun. Exemple très-rare. SI, MI, LA, RE, SOL, UT, FA, SA. MA.] [LEBTRA2 02GF]

Assemblages de trois syllabes dont les trois sons forment dans l'intervalle d en-haut un demiton, et dans l'intervalle d'en-bas un ton.

[Lebeuf, Traité, 158,2; text: Exemple commun. Autre éxemple commun. Exempl moins commun. Exemple rare. UT, FA, SA, MA, SI, MI, LA, RE, SOL.] [LEBTRA2 02GF]

Assemblage de trois syllabes dont les trois sons forment un ton dans l'intervalle d'en-haut, et un demiton dans l'intervalle d'en-bas.

[Lebeuf, Traité, 158,3; text: Exemple commun. Autre éxemple commun. Exemple moins commune. Exemple rare. RE, SOL, UT, FA, SA, MA, SI. MI.] [LEBTRA2 02GF]

[-159-] Lorsque les enfans auront pris goût à voir réunis ces différens éxemples de trois sons consécutifs, le Maître pourra, s'il le juge à propos, leur faire reconnoître sur la colonne de la gamme les éxemples divers qu'on peut apporter de quatre sons également consécutifs.

Exemples de quatre sons où le demiton est dans l'intervalle d'en-haut.

[Lebeuf, Traité, 159,1; text: Exemple commun. Autre éxemple commun. Exemple moins commun. Exemple très-rare. UT, FA, SA, MA, SI, MI, LA, RE, SOL] [LEBTRA2 02GF]

Assemblage de quatre sons où le demiton est dans l'intervalle du milieu.

[Lebeuf, Traité, 159,2; text: Exemple commun. Exemple aussi commun. Exemple moins commun. Exemple très-rare. SOL, RE, UT, FA, SA, MA, MI, SI, LA, RE] [LEBTRA2 03GF]

[-160-] Assemblage de quatre sons, où le demiton est dans l'intervalle d'en-bas.

[Lebeuf, Traité, 160,1; text: Exemple commun. Exemple commun. Exemple plus rare. Exemple très-rare. LA, MI, RE, SOL, UT, FA, SA, MA, SI.] [LEBTRA2 03GF]

Après quelques leçons qui n'auront roulé que dans la répétition des sons depuis l'ut d'en-haut jusqu'à l'ut d'en-bas, et celles des éxemples de trois sons et des quatre semblables rapportés dans les vingt-cinq colonnes ci-dessus représentées; le Maître donnera une autre leçon, qui consistera à rebattre les sons depuis le la d'en-haut jusqu'au la d'en-bas; et il mettra dans sa feuille l'arrangement qui suit:

[Lebeuf, Traité, 160,2; text: LA, SOL, FA, MI, RE, UT, SI] [LEBTRA2 03GF]

[-161-] Il sera facile aux enfans de voir dans l'arrangement de ces quatre cordes noires, qu'il n'y a de grande tierce, ou tierce majeure, que dans l'étage d'en-haut. On les fera descendre et monter sur les mêmes cordes noires et dans les intervalles, avec le même ordre qu'on aura observé pour inculquer les variantes de l'arrangement de la feuille précédente qui est à la page 158. Ce dernier arrangement étant le moins usité dans les piéces de Plainchant, ne doit pas être si long-tems sous les yeux des enfans; il faudra revenir à la page 156. où est la premiére figure des quatre cordes noires, qui contient les huit sons consécutifs les plus naturels, ut si la sol fa mi re ut.

Un expédient encore dont le Maître se servira, sera de cacher au bout de quelques jours avec une bande de papier ou par un repli la colonne des syllabes ut si la sol, et cetera et de ne laisser à découvert aux yeux des enfans, que les quatre cordes. Alors il touchera sur chacune de ces cordes et sur les espaces du blanc qui est entr'elles, pour faire trouver les tierces ou les quartes à ses enfans. Ceux dont l'intelligence est plus formée, ne se tromperont guéres dans l'application des syllabes et des sons sur chaque corde noire ou sur chaque corde blanche que le Maître touchera de sa baguette. J'en parle après l'expérience [-162-] que j'en ai faite à Auxerre (a).

Afin que la place de la corde blanche soit plus sensible, le Maître fera comme j'ai dit un pli dans le papier, vis-à-vis les syllabes si, sol, mi, ut d'en-bas, à l'endroit où j'ai tracé des points. Et si quelquefois il veut faire sonner la syllabe sa, au lieu du si, il aura soin de poser la baguette un peu plus bas; et de même du ma, s'il veut le faire parler quelquefois en place du mi. La seconde échelle ci-dessus à la page 155. en dénote la position.

Jusqu'ici l'on n'aura travaillé qu'en enfant. Pour venir à un état plus parfait, il faudra cesser d'avoir devant les yeux des cordes inégalement éloignées. Il faudra donc donner aux Eléves du Chant quatre cordes également éloignées les unes des autres de cette sorte:

[Lebeuf, Traité, 162] [LEBTRA2 03GF]

Il faut avouer qu'avec les principes qu'ils auront eu jusqu'àlors, ils se trouveront embarrassés à l'inspection de ces cordes. Y voyant une égalité de distance, ils ne pourront plus [-163-] dire où est la corde ut, la corde la, la corde fa, la corde re; parcequ'ils n'appercevront plus le grand intervalle qui les avoit frappés, et que le Maître appelloit Tierce majeure. Mais leur embarras sera bientôt levé, quand on leur aura dit qu'il ne s'agit que de connoître où est l'étage de la tierce mineure; et que lorsque l'on connoît bien où il est, on ne doit supposer dans le reste autre chose que tierce majeure. Les enfans auront conçu par les leçons précédentes que, tierce mineure est celle qui est composée de trois sons qui forment ton et demiton, ou bien demiton et ton; et que tierce majeure est celle qui est composée de trois sons qui forment deux tons. Ainsi connoissant l'étage où il y a demiton, ils connoîtront par conséquent où est placé l'étage qui n'en a point. Or de quelle invention se sont servi les anciens pour suppléer par quelque signe ou quelque figure à l'inégalité des étages ou intervalles des cordes? Ils ont fait placer une letter C. ou une lettre F. (qu'on a depuis appellé clef d'ut et clef de fa), pour signifier que la corde sur laquelle étoit ce signe, étoit la corde ut ou la corde fa.

[Lebeuf, Traité, 163] [LEBTRA2 04GF]

[-164-] On trouve ce C. très-bien marqué dans les Manuscrits du douziéme siécle: il est même encore assez reconnoissable dans ceux du tems de Saint Louis. Comme donc l'ut et le fa sont le premier son avec lequel on forme le demiton en descendant, il s'en est suivi que la connoissance des deux cordes où étoit placé la lettre C. ou la lettre F. donnoit l'ouverture à tout le Chant, et qu'avec ces deux signes on étoit également en état de juger de l'inégalité des étages, et de chanter, comme si les quatre cordes eussent été disposées à dégrés inégaux.

Voici donc la clef d'ut à sa place ordinaire,

[Lebeuf, Traité, 164,1] [LEBTRA2 04GF]

et voici la clef de fa à son lieu ordinaire:

[Lebeuf, Traité, 164,2] [LEBTRA2 04GF]

Le Maître touchera sur ces cordes et sur les intervalles blancs tous les Chants qu'il voudra.

Après quoi il pourra coucher par écrit sur ces cordes quelques notes qui y resteront.

Mais j'ai expérimenté que pour mieux former les enfans dans les commencemens, il falloit sans rien écrire, leur enseigner à descendre et à monter, suivant le progrès d'une baguette qui touche tantôt sur une corde et tantôt sur une autre. Il faudra pour cela laisser beaucoup de blanc entre les quatre cordes.

[-165-] Pour réussir à graver plus profondément dans leur cerveau la nature de la gamme ou échelle, il est bon qu'il reste dans la classe en quelque lieu élevé une figure de cette gamme avec les cordes à côté, comme elle est à la page 156. afin que leurs yeux y recourent, si leur imagination ne leur rendoit pas fidélement la situation des demitons.

Comme c'est cette situation des demitons (je dirois volontiers des cordes semitonifiques) qui fait la diversité des Chants; il reste à en dire quelque chose dans le Chapitre suivant. Il faut seulement observer auparavant qu'il y a des marques pour signifier quand le semiton n'est pas formé par l'ut, mais par le la; c'est-à-dire, quand il faut faire sonner sa au lieu de si. Cette marque est un [rob] qu'on appelle bémol, et qui se place dans les livres avant la note à laquelle il faut donner le son de sa, dans la corde ou intervalle d'entre la corde ut et la corde la. Mais comme les novices dans l'art de chanter pourroient quelquefois être embarrassés s'il faut faire sonner en certaines occasions si ou sa, il y a aussi le signe du si qu'on emploie dans le doute. Les voici tous les deux représentés:

[Lebeuf, Traité, 165] [LEBTRA2 04GF]

Ces deux mêmes signes se transportent aussi [-166-] dans l'intervalle qui est entre la corde fa et la corde re, pour lever le doute s'il faut faire sonner le ma ou le mi; et ils sont ainsi figurés:

[Lebeuf, Traité, 166] [LEBTRA2 04GF]

CHAPITRE II.

Régles pour connoître en général la nature de chaque Piéce de Chant.

ON ne juge pas ordinairement d'un Chant qu'il ne soit achevé: et si c'est un Chant noté par écrit, on regarde comment s'appelle la derniére note. La corde sur laquelle est placée cette derniére note, s'appelle la corde finale, à cause qu'on y finit le Chant. Or c'est de l'éloignement plus ou moins grand qu'il y a du siége du demiton à cette corde finale qu'on juge de quelle espéces est un Chant. Quelques Auteurs se contentent de considerer comment sonnent les deux cordes qui sont au dessus de cette corde finale; et suivant cela, ils donnent au Chant le nom de Chant majeur, ou de Chant mineur. Ainsi par éxemple, si un Chant finit par la corde re, ils l'appellent Chant mineur; parcequ'au dessus de la corde re, il y a mi qui est éloigné d'un ton, puis fa qui est éloigné d'un demiton. Si au contraire le Chant finit [-167-] sur la corde fa, il est majeur; parcequ'il y a du fa au sol un ton, et du sol au la encore un ton: ce qui fait tierce majeure.

La tierce mineure est celle qui est composée d'un ton et demi, ou d'un demiton et d'un ton; c'est ce qui a été déja dit plus haut. Si au dessus de la corde finale il y a ton, puis demiton, la tierce est mineure simplement, ou mineure droite; parceque le demiton qui est comme l'ame et la vie du Chant est dans la région supérieure. Si au contraire le semiton est au bas de la tierce, ainsi qu'il arrive lorsqu'un Chant finit sur la corde mi; alors la tierce est mineure renversée, et le Chant en prend le nom de mineur-inverse, ou mineur renversé.

Les Chants qu'on appelle dans l'Eglise du nom de premier, second, troisiéme et quatriéme, sont des Chants mineurs. Le premier et le second sont Chants mineurs droits, et le troisiéme et le quatriéme sont Chants mineurs-inverses. Les quatre autres Chants de l'Eglise, qui sont le cinquiéme, le sixiéme, septiéme et huitiéme modes, sont des Chants majeurs. Ils finissent en effet sur une corde dont la supérieure immédiate est à un ton de distance; après quoi vient la corde suivante qui est encore à un ton de distance: c'est ce qui forme deux tons.

[-168-] Je ne répéterai point ici ce qui est à la fin du Bréviaire, ne voulant point mêler de langage Grec dans un livre qui est principalement pour des enfans: mais je croi qu'on peut employer quelques termes équivalens pour faire comprendre des mots où toute la science du Chant qui nous vient des Grecs est renfermée. Et afin de contenter le goût d'un chacun, je donnerai ci-après l'explication de quelques-uns de ces mots Grecs, laquelle développera ce qu'on a crû si mystérieux, et qui est néanmoins si simple.

Le premier et le second mode conviennent entr'eux, en ce qu'ils finissent sur la même corde; mais ils sont différens par l'étendûe. Le premier fait rouler son Chant au dessus de sa corde finale, et s'éléve jusqu'à l'octave, et même au-delà. Le second ne s'éléve que jusqu'à la sixiéme corde au dessus de sa finale; et pour se dédommager, il peut descendre considérablement l'autre côté, c'est-à-dire, par-dessous la corde finale Les anciens l'appelloient pour cela Lateral, et les Grecs Plagal. Le troisiéme mode peut monter comme le premier jusqu'à l'octave au dessus de la corde finale. Le quatriéme se traite à proportion comme le second. Le cinquiéme et le septiéme montent comme le premier et le troisiéme: le sixiéme et le huitiéme comme le second et le [-169-] quatriéme; c'est-à-dire, que le second de chaque couple est lateral, et s'étend des deux côtés de la corde finale, au lieu que le premier de chaque couple ne s'étend que vers le haut: les anciens leur donnoient le nom d'authente.

Il est aisé de retenir que la corde re est la finale du premier mode et du second, c'est-à-dire, la corde sur laquelle ces Chants finissent.

La corde mi est la corde finale du troisiéme et du quatriéme.

La corde fa est la corde finale du cinquiéme et du sixiéme.

La corde sol est la finale du septiéme et du huitiéme.

Comme ut/si/la sonne de même que fa/mi/re, on a aussi jugé à propos de noter des piéces du premier et du second, de maniére qu'ils finissent quelquefois sur la corde la; et des piéces du cinq et du six, de maniére qu'ils finissent sur la corde ut. Il suffit de faire attention que la ressemblance de situation des cordes qui forment le demiton, décide de la ressemblance des modes, et qu'il n'y a de différence entr'eux que par la différente situation où sont les cordes qui forment le semiton par rapport à la corde finale du Chant.

En éxaminant la nature des modes ou modulations Ecclésiastiques, il ne suffit pas de faire attention à la position de la corde finale, [-170-] et à l'éloignement des cordes qui forment le siége du demiton le plus voisin au dessus de la même corde finale; il faut considerer dans la Psalmodie et dans les Répons la corde qu'on appelle dominante. Cette corde est ainsi nommée, non qu'elle soit la plus haute de la piéce du Chant; ensorte, pour ainsi dire, qu'elle domine par son élévation sur toutes les autres: on l'appelle dominante, parceque si on chante le verset d'un Pseaume, c'est sur cette corde que roule le son du plus grand nombre des syllabes; et de même dans un verset de Répons, si ce verset abonde en paroles, le plus grand nombre des syllabes sera chargé de notes consécutives posées sur cette corde.

Dans le premier mode, la dominante de Psalmodie est la quinte au dessus de la corde finale.

Dans le second mode, c'est la tierce au dessus de la même corde finale.

Dans le troisiéme, c'est la sixte.

Dans le quatriéme, la quarte.

Dans le cinquiéme, la quinte.

Dans le sixiéme, la tierce.

Dans le septiéme, la quinte.

Et dans le huitiéme, la quarte.

Ainsi dans les quatre modes authentes, que l'usage fait appeller premier, troisiéme, cinquiéme [-171-] et septiéme, la corde dominante est plus éloignée de la corde finale, que dans les quatre modes plagaux. La raison de cela est que la proportion des choses l'éxigeoit ainsi. Comme le corps d'une Antienne, ou le corps d'un Répons dans les authentes éxige à s'étendre dans la région supérieure, à cause qu'il est borné dans la région inférieure, la proportion des choses veut que le courant de la Psalmodie ou la monotonie roule pareillement sur une corde posée dans cette région. Et par la raison de la même proportion, comme les modes plagaux se dédommagent souvent dans le dessous de la corde finale, de ce qu'ils sont bornés dans le dessus à la sixte inclusivement; ces modes ont leur corde dominante de Psalmodie quelques dégrés plus bas que les modes authentes, afin que la capacité de la voix puisse se faire sentir dans le bas, où leur modulation s'étend, en récompense de ce qu'elle ne peut s'étendre dans le dessus aussi haut que dans les modes authentes.

Je ne parle point ici des exceptions. C'est de quoi il ne faut entretenir les enfans, que lorsqu'ils ont bien conçu cette différence des modes plagaux d'avec les authentes. Les piéces de Chant qui sont à excepter de ces régles générales, sont celles où le mode authente est réuni avec le plagal quant à l'étendûe. Les [-172-] anciens nous en ont donné des éxemples qui nous autorisent à faire quelquefois comme eux: et ces modes s'appellent mixtes ou mêlés. Le Chant par éxemple du Salve Regina est un mode mêlé du premier et du second, mais plus du premier que du second; attendû qu'il va plus souvent haut qu'il ne va bas, c'est-à-dire, à la tierce ou à la quarte, au dessous de la corde finale. Il ne va en effet qu'une seule fois dans la région inférieure propre au second mode, c'est sur la premiére syllabe du mot Jesum. Le Répons Concede, qu'on chantoit ci-devant à la Toussaint, est dans le même cas: c'étoit un Répons mêlé du premier et du second, mais qui n'avoit qu'en un seul endroit l'étendûe du second. On retrouve la même chose dans le nouvel Antiphonier de Paris au neuviéme Répons de la Toussaint, qui est Re-demisti nos, et dans le [signum]. des premiéres Vêpres du Dimanche de Quasimodo, commençant par ces mots: Liberavit nos. Le Répons des premiéres Vêpres de la Trinité est encore dans un cas semblable, mais la chûte du plagal y est deux fois; et ce Répons est imité d'un ancien Office de la Trinité composé par une personne de distinction au dixiéme ou onziéme siécle (a). Les plus anciennes copies du Salve [-173-] Regina avoient aussi la chûte du plagal sur ce mot gementes, et sur ceux d'et flentes. Il n'y a plus que quelques anciennes Eglises et quelques Ordres attachés à l'antiquité, qui retiennent cela, comme les Chartreux.

Je me contenterois ici de cet éxemple du mélange du mode plagal avec l'authente, ou de l'authente avec le plagal, si je n'étois obligé de faire remarquer que cette étendûe mêlée a quelquefois sa beauté. Les livres Graduels sont remplis d'éxemples de ce mêlange dans les Répons même qu'on appelle ordinairement Graduels. Rien de plus commun que d'y voir le corps du Répons du six et le verset du cinq. Mais il n'est point question de ce livre. Pour me borner à l'Antiphonier, je n'ai vû personne qui n'ait fort applaudi au neuviéme Répons des Ténébres du Samedi Saint, commençant par ces mots: Christus novi testamenti mediator. Il est du sixiéme mode, avec un petit bout d'étendûe emprunté du cinquiéme sur ce mot Sanctorum. Ce modéle de mode mixte, qui est au goût de tout le monde, m'a encouragé à en faire autant dans le Répons des premiéres Vêpres de la Toussaint sur le mot torrente, et encore dans quelques autres piéces. Cela est néanmoins assez rare. Mais je n'avouerois point la même licence qui seroit prise dans une Antienne. Il doit y avoir là-dessus [-174-] une différence entre les Répons et les Antiennes qui sont liées et enchaînées à une Psalmodie d'une certaine élévation qui les précéde. Le mêlange du plagal et de l'authente est donc quelquefois permis; mais il doit être rare. Et si on l'emploie, ce n'est que dans les Répons qui ne renfermeront aucun Pseaume, ou dans des Hymnes tout au plus, ou enfin dans des Antiennes qui ne sont liées à aucune Psalmodie, telles que celles de Suffrages, ou certaines longues Antiennes qui se chantent aux Processions.

CHAPITRE III.

Des notes ou signes avec lesquels on marque la quantité ou durée des sons.

LA durée des sons est, ou longue, ou moyenne, ou bréve: ce qui est de plus ou moins, consiste en peu de chose.

Voici les différentes notes dont on se sert maintenant, conformément à l'Antiphonier de Monsieur de Harlay.

[L] marque une note longue, sur laquelle la voix doit appuyer davantage. On ne doit la trouver que sur une syllabe longue de prononciation.

[-175-] [B] désigne une note commune ou de moyenne longueur.

[S] est une note bréve qui se prononce la plus vîte. On ne doit la trouver que sur une syllabe bréve de prononciation.

[signum] est une note que l'usage fait appeller semi-bréve; elle tient le milieu entre la commune et la bréve. On y reste un peu plus que sur la bréve, et un peu moins que sur la note commune. On la met ordinairement, lorsqu'il se rencontre des mots enclitiques, dont le premier finit par une lettre consone, et est suivi d'un monosyllabe qui se rapporte au mot précédent.

[signum] marque une note sur laquelle la voix reste pour donner lieu à la respiration. On n'a pas placé ce point toutes les fois qu'il auroit peut-être été convenable, de crainte de le trop multiplier. D'ailleurs, souvent la tournure du Chant fait respirer ou reposer dans les endroits qu'il faut le faire: et les personnes qui sçavent le Latin, suppléent aisément à ces marques de repos. Si ce point se [-176-] trouve quelquefois en des endroits ou il est peu nécessaire, le Lecteur aura la bonté d'excuser les distractions qu'il est impossible de ne pas avoir dans un ouvrage aussi immense que l'est l'Antiphonier de Paris.

[signum] Ces deux notes sont ainsi figurées à la fin des Répons et à la fin de plusieurs Antiennes. La queue qui est à la premiére, marque qu'on reste un peu sur cette note avec un léger tremblement, cum modica trepidatione, dit l'Antiphonier de 1681.

[signum] Trois notes qui se mettent aussi quelquefois à la fin des Répons, et alors on fait aussi un petit tremblement sur la seconde. L'Antiphonier de 1681. ne veut pas qu'on fasse de tremblement ou de cadence sur cette seconde note, à moins que ce ne soit à la fin du Chant qu'elles se trouvent ainsi disposées: modò his cantus terminetur, dit-il.

Ce même Antiphonier ajoute qu'on n'a aucun égard à cette diversité de notes dans le Contrepoint, si ce n'est en de certaines Hymnes: [-177-] il veut dire Ut queant laxis. Conditor. et autres semblables qui perdroient de leur beauté, si on les chantoit à notes égales. On retrouve dans l'Antiphonier nouveau les mêmes Chants sur de nouvelles paroles. Il faut y observer les longues, les moyennes et les bréves, comme aussi le point.

On lit aussi dans l'Antiphonier de l'an 1681. que si dans le Plainchant quelqu'un bat la mesure, alors on fait toutes les notes égales, excepté l'avant-derniére sur laquelle la voix doit rester une fois plus long-tems que sur les autres. Mais il faut observer que cette régle de Chant n'est point mise en cet endroit pour obliger de battre la mesure dans les Choeurs où l'on ne chante que le pur Plainchant sans accords musicaux, sans contrepoint. Cela ne fut mis ainsi, comme je l'ai sçû de l'Auteur, que pour indiquer le mouvement qui est le plus facile à pratiquer lorsqu'il y a un Serpent qui joue le Plainchant. Cet instrument qui commençoit dès-lors à être commun, l'étant devenu encore davantage de nos jours, l'expérience prouve qu'il a beaucoup meilleure grace, lorsqu'on bat la mesure, ou qu'on chante à notes égales, que lorsqu'on fait les bréves et les pauses: j'ai cependant oüi pratiquer avec succès en quelques lieux, même avec le Serpent, cette derniére maniére de chanter.

[-178-] CHAPITRE IV.

De la Psalmodie ou du Chant des Pseaumes et Cantiques.

LEs Pseaumes et Cantiques se disent, ou avec Antienne, ou sans Antienne.

Lorsqu'on les chante sans Antienne, c'est ou à voix directe, de maniére que cela ressemble plutôt à une simple récitation, ainsi qu'on fait aux petites Heures du Jeudi-Saint, et le jour de la Commémoration des Morts, ou aux Pseaumes Pénitentiaux le jour des Cendres et le Jeudi-Saint. Ou bien on les chante à voix directe, en abaissant seulement la voix à la tierce mineure à la fin de chaque verset qui ne finit pas par un monosyllabe ou un nom Hébreu indécliné. Cette maniére de psalmodier qu'on appelle à fa in re, parceque la dominante est censée être le fa, et la terminaison sur le re, s'observe aux Pseaumes que l'on intercale dans les Préces. Si le verset finit par un monosyllabe comme quae in eis sunt, ou par un mot Hébreu non décliné comme muri Jerusalem; alors on ne fait aucune infléxion de voix, et on finit tout droit.

Les Pseaumes qui se chantent avec Antienne, sont ornés d'une certaine modulation [-179-] propre à chaque mode suivant l'Antienne: et c'est qu'on appelle ici proprement Psalmodie.

Il y a quatre choses à observer dans cette Psalmodie; l'intonation, la teneur ou dominante, la médiation, et la terminaison.

Article I.

De l'Intontation de la Psalmodie.

L'Intonation d'un Pseaume est la maniére d'en moduler les deux ou trois premiers mots. On ne la fait dans l'usage de Paris qu'au premier verset d'un Pseaume ou d'un Cantique. Les autres versets se résument par la dominante. Cependant aux Cantiques Benedictus et Magnificat, si l'on touche de l'orgue, les versets qui doivent être chantés par le Choeur, se doivent commencer par cette modulation d'intonation suivant les préliminaires de l'Antiphonier de 1681. page 3. Articulo de Intonatione: et s'il n'y a point d'orgue, pour-lors dans les Fêtes Annuelles, Solemnelles-majeures et mineures seulement, on observe la même modulation d'intonation à tous les versets de ces deux Cantiques; c'est la régle proposée par le même Antiphonier (a). Mais si le [-180-] Choeur chante ces Cantiques en fauxbourdon, (continue le même Auteur) on n'observe point cela; et chaque verset est commencé par les Tailles ou Ténoristes sur la corde de la note dominante, de même qu'on commenceroit chaque verset d'un Pseaume qui se chanteroit en fauxbourdon.

Si l'intonation se fait sur un mot de trois syllabes dont la seconde soit bréve, alors on observa ce qui est marqué dans les éxemples suivans sur les intonations des Pseaumes Benedic et Credidi.

[-181-] Article II.

De la teneur de la Psalmodie.

ON appelle teneur la partie du Chant, qui régne depuis l'intonation faite jusqu'à la médiante ou médiation, et depuis la médiation jusqu'au commencement de la terminaison; c'est-à-dire, que la teneur est une suite de notes qui roulent sur la même corde, qui est la corde dominante de Psalmodie.

Dans tous les huit modes (ou tons) la teneur de la premiére partie du verset se fait sur la corde dominante du mode; et de même quant à la seconde partie du verset, exceptés le premier en A. et le 6. en C. dans lesquels cette seconde partie a sa teneur roulante sur la corde qui est immédiatement au dessous de la dominante.

Article III.

De la médiation ou médiante de la Psalmodie.

ON appelle médiation ou médiante dans la Psalmodie, cette modulation qui termine la premiére partie du verset dans les Pseaumes et dans les Cantiques.

Dans le second en b ou en e, aussi-bien que dans les Pseaumes qui se chantent du 6. en F [-182-] ou F, cette modulation n'est point différente de la teneur, et on va tout droit sans élévation ni infléxion.

Mais dans les autres modes de Psalmodie cette médiation se fait, ou par une élévation de voix au dessus de la dominante, ou par un abaissement au dessous, ou enfin par les deux ensemble. Et c'est sur quoi il faut observer deux choses.

La premiére, que l'élévation ne se fait jamais sur la derniére syllabe d'un mot, non plus que la pénultiéme qui seroit bréve: car alors on anticipe cette élévation sur la syllabe précédente. Ainsi dans le mot Dominus, l'élévation ne se fait pas sur nus, parceque c'est la derniére syllabe de ce mot; ni sur la syllabe mi, à cause qu'elle est bréve: mais on l'anticipe sur Do.

La seconde chose qu'il faut observer, est que l'abaissement ou infléxion se fait bien sur la derniére syllabe d'un mot, mais non pas sur l'avant-derniére qui seroit bréve. Or quand on est obligé de faire cette anticipation, alors la syllabe ou les syllabes à cause desquelles l'anticipation a été faite, se chantent sur la même corde que la syllabe suivante, comme on peut voir ci-après au Chant de Benedic anima mea Domino, dans lequel la syllabe mi se chante sur la même corde que no.

[-183-] Si la mediation finit par un mot d'une seule syllabe, on fait ce qui est marqué dans la Table suivante sur Credidi, à la médiation locutus sum. La même chose s'observe à l'égard des mots Hébreux, lorsqu'ils ne sont pas déclinés, comme dans Memento Domine David; mais non pas si ces mots Hébreux sont déclinés, comme dans Exultent filiae Judae.

Cependant cette différence dans la régle des médiations, quant aux monosyllabes et aux noms Hébreux non-déclinés, n'a point lieu dans les Cantiques Evangéliques des modes plagaux; qui sont le second, la quatriéme, le sixiéme et le huitiéme, comme on le verra ci-dessous dans les éxemples de Deus Israel, et de magna qui potens est.

Article IV.

De la terminaison de la Psalmodie.

LA terminaison est une modulation par laquelle on finit les versets d'un Pseaume ou d'un Cantique. Au sujet de quoi il y a trois choses à observer.

Premierement, la terminaison ne se fait pas toujours sur la corde finale de son mode; mais souvent elle est arrêtée et suspendue sur une des cordes qui sont au dessus de cette corde finale, et quelquefois aussi la terminaison [-184-] s'étend encore plus bas que la même corde finale. De-là vient que chaque mode ou ton a différentes terminaisons, et que ces terminaisons, si elles aboutissent à la corde finale, sont dites des terminaisons complétes; et si elles finissent au dessus ou au dessous, elles sont dites des terminaisons incomplétes, par la raison que le Pseaume et l'Antienne ne font qu'un seul et même corps, dont le dernier membre est l'Antienne par laquelle le Chant reçoit son complément ou couronnement. C'est aussi pour cela que toutes les fois que l'on module les Pseaumes, leur modulation est suivie d'une Antienne: d'où l'expression de chanter des Pseaumes est devenue identique avec celle de dire avec Antienne, et au contraire, chanter tout-droit est la même chose que dire sans Antienne, parceque c'est l'Antienne qui désigne le mode de Psalmodie, et que c'est pour cela qu'anciennement, afin de le désigner d'une maniére qu'on ne pût pas s'y tromper, elle se chantoit en entier avant le Pseaume. Au reste, on observera que dans l'Antiphonier de Paris, comme chaque mode est marqué par le nombre ou chiffre qui le désigne, aussi la corde sur laquelle doit cesser chaque terminaison, est désignée par une lettre propre à signifier cette même corde (a). Si cette corde est celle-là [-185-] même sur laquelle le Chant de l'Antienne finit, en ce cas elle est désignée par une lettre majuscule; sinon, la lettre est minuscule. Par éxemple 1. f. signifie qu'il faut chanter le Pseaume sur la mélodie psalmodique du premier mode avec la terminaison incompléte qui reste sur la corde f, c'est-à-dire sur la corde fa. Voilà l'emploi de la petite lettre, autrement dite, lettre minuscule; et au contraire la grande lettre D se met après le chiffre 1. lorsque la derniére note de la terminaison de psalmodie est un re, comme dans l'Antienne c'est la derniére note du Chant.

Secondement, il faut observer que la terminaison psalmodique dépend du commencement de l'Antienne qui y est liée: de sorte que dans chaque mode les terminaisons sont corrélatives à ces commencemens, comme on voit dans la Table ci-jointe.

Troisiémement, il est à remarquer que les infléxions de voix qui composent la terminaison, se font sur telle ou telle syllabe, plutôt ou plûtard, suivant la différence des mots qui finissent le verset: sur quoi il y a certaines régles que voici.

Si le dernier mot a plus de deux syllabes, et [-186-] que l'avant-derniére syllabe soit bréve, on ne peut en ce cas faire sur cette avant-derniére syllabe aucune des infléxions de voix qui diversifient la terminaison: mais on la chante sur la même corde que la syllabe suivante, pourvû que cette syllabe suivante n'ait qu'une note, et encore une note qui ne soit pas plus élevée que la précédente, ou que ladite syllabe suivante se trouve sur une corde qui puisse supporter une syllabe bréve; au défaut de quoi on la chante sur la corde de la syllabe précédente. Cependant si la syllabe précédente avoit plusieurs notes, cette même avant-derniére syllabe seroit chantée bréve sur la premiére des notes de la derniére syllabe. C'est de quoi l'on verra des éxemples dans la Table suivante sur le mot populi du Pseaume Laudate Dominum omnes gentes, et sur les mots luciferum genui te du Dixit Dominus, et autres semblables.

C'est la même chose, lorsque le verset du Pseaume finit par un monosyllabe: car alors la derniére syllabe du mot précédent est toujours censée bréve, et l'avant-derniére est toujours réputée longue, comme dans frumenti satiat te. Mais si le verset finissoit par deux monosyllabes comme filiis tuis in te, on module le Chant de la même maniére que si le verset finissoit par un mot de deux syllabes.

[-187-] Si le dernier mot est composé de deux syllabes, et que le mot précédent soit plus long, et ait sa pénultiéme bréve, on fera la terminaison comme elle est marquée à Spiritui sancto dans chaque terminaison.

Dans la terminaison incompléte du 5. mode et dans toute terminaison du 7. l'élévation qui se fait d'un dégré au dessus de la dominante en commençant cette terminaison, ne doit point se faire sur la derniére syllabe d'un mot; mais on l'avance sur la pénultiéme, comme dans filiôrum laetantem, ou bien frumênti satiat te. L'élévation ne se fait point en ces cas sur rum, ni sur ti, mais sur les syllabes précédentes que j'ai marquées exprès d'un chevron brisé. Et même quelquefois, c'est-à-dire, lorsque la pénultiéme est bréve, on avance cette élévation jusques sur l'antépenultiéme, comme dans ces mots ante lucîferum genui te, où l'élévation ne se fait point sur rum, ni sur fe; mais elle s'anticipe sur ci, que j'ai marqué aussi pour cet effet d'un chevron brisé.

[-188-] TABLE

De la maniére d'entonner les Pseaumes et les Cantiques, et de faire la médiation des versets, aussi-bien que la terminaison, suivant toutes les différences de chaque mode ou ton.

I.

LE Chant du premier mode se termine en la ou en re; parceque ses cordes doivent être disposées de telle maniére qu'au dessus de la corde finale il y ait un ton jusqu'à la corde suivante, puis un demiton de-là à la seconde corde suivante, et ensuite un ton de-là à l'autre corde suivante en remontant: ce qui fait que ces Chants représentent ceux que les anciens Grecs appelloient Mesopycnes; parceque dans l'arrangement des quatre derniéres cordes dont la finale est la base, le demiton (autrement dit l'espace resserré ou condensé) se trouve dans le milieu de ces quatre cordes. Plusieurs Sçavans, même parmi ceux du dernier siécle, ont imaginé des explications des mots Mésopycnes, Barypycnes et Oxypycnes des anciens Grecs, qui n'ont aucune solidité, et qui embrouillent plus la matiére qu'elles ne l éclaircissent. On peut en juger par ce qu'en a dit leur compilateur l'Abbé Bourdelot, [-189-] Auteur de l'Histoire de la Musique. On est redevable à l'attention du sçavant Abbé Chastelain, Chanoine de Notre-Dame de Paris, Auteur des Préliminaires de l'Antiphonier, et de l'Antiphonier même de l'année 1681. d'avoir fait connoître, plus qu'elle n'étoit, cette explication si naturelle de ces trois mots qui expriment l'essence et la nature de chaque Chant. C'est de sa bouche que je la tiens, comme de ses manuscrits.

Pour parler du premier mode qui se termine en la, et qu'on désigne par la lettre A. voici la maniére dont il se module:

[Lebeuf, Traité, 189; text: 1. A. Un des Choristes. Laudate Dominum, omnes gentes: Un des côtés du Choeur. laudate eum, omnes populi. (a) L'autre côté du Choeur. Quoniam confirmata est super nos misericordia ejus. Dans les monosyllabes. Adjiciat Dominus super vos. et in secula saeculorum. Amen. Pour les Cantiques. Magnificat * anima.] [LEBTRA2 04GF]

[-190-] Dans les monosyllabes et noms Hébreux indéclinés, seulement au premier verset:

[Lebeuf, Traité, 190,1; text: Credidi; propter quod locutus sum.] [LEBTRA2 05GF]

Comme l'usage a fait qu'on s'est accoutumé plus volontiers à voir la clef d'ut en haut, on a placé le b mol auprès, pour tenir lieu de fa perpétuel de ce Chant; de sorte qu'on le note plus communément ainsi:

[Lebeuf, Traité, 190,2; text: Benedic (a), anima mea, Domino. saeculorum. a u o u. Amen. a e.] [LEBTRA2 05GF]

Ce mode n'a que cette seule terminaison de Psalmodie, dont les Antiennes commencent toutes comme la suivante, ou à peu près.

[Lebeuf, Traité, 190,3; text: Nos qui vivimus.] [LEBTRA2 05GF]

On croit que les AEoliens étoient plus accoutumés à cette sorte de Chant qu'à aucun autre; ensorte que le siége du semiton d'enhaut étoit fixe et invariable chez eux: ce qui rendoit celui de dessous sujet à variation, de maniére [-191-] toutefois que le Chant fût toujours Mésopycne vers sa fin.

La seconde maniére de moduler dans le premier mode, revient à ce que chez les Grecs on appelloit modulations Doriennes qui étoient de modulations Mésopycnes, dont le semiton de la région inférieure avoit son siége fixe au milieu des quatre plus basses cordes, et le semiton de la région supérieure avoit un siége sujet à variation: ce qui est tout le contraire du Chant AEolian.

Voici la maniére dont cette modulation qui finit sur la corde re, se varie dans la Psalmodie; et pour quelle raison on choisit tantôt une terminaison, et tantôt une autre:

[Lebeuf, Traité, 191; text: 1. D. Laudate Dominum, omnes gentes:* laudate eum, omnes populi. Spiritui sancto luciferum genuite. a u o u. a e. Benedic (a), anima mea, Domino. Credidi, propter quod locutus sum.] [LEBTRA2 05GF]

[Lebeuf, Traité, 192,1; text: Magnificat anima.] [LEBTRA2 06GF]

Une Antienne du premier mode qui commence par fa sol, (a) et qui descend tout aussitôt, comme celles-ci

[Lebeuf, Traité, 192,2; text: Ego mittam. Ecce ego. Laudate Dominum. Patres nostri.] [LEBTRA2 06GF]

régit et gouverne la Psalmodie qui est ainsi notée, et ainsi désignée:

[Lebeuf, Traité, 192,3; text: 1. D.] [LEBTRA2 06GF]

Le commencement d'Antienne qui consiste en ut re, pourvû qu'il ne s'éléve point aussitôt au la, par éxemple:

[Lebeuf, Traité, 192,4; text: Bethleem. Sicut terra. Repromissionem. Quis ascendit. Ecce. Dominus.] [LEBTRA2 06GF]

gouverne la Psalmodie:

[Lebeuf, Traité, 192,5; text: J.] [LEBTRA2 06GF]

Au défaut d'un troisiéme D capital, on désigne cette terminaison par la seule lettre J, qui a quelque rapport avec la queue de son Chant, en même tems qu'elle marque le premier mode.

[-193-] [signum] Les commencemens re re ut fa, (ou bien re fa re ut fa,) aussi-bien que les commencemens re mi fa sol, ou re fa sol, comme ceux-ci:

[Lebeuf, Traité, 193,1; text: Veniet desideratus. Ecce ego mitto. Qui timet Dominum. Ecce Dominus. Consummati sunt. Consurge.] [LEBTRA2 06GF]

gouvernent la Psalmodie désignée ainsi:

[Lebeuf, Traité, 193,2; text: 1. f. ou f. Spiritui sancto. luciferum genui te. frumenti satiat te.] [LEBTRA2 07GF]

[signum] Les commencemens ut re re la, ou fa ut re la, ou fa re fa ut re la, et tous autres semblables, pourvû qu'après avoir atteint la corde la, on ne retombe point sur la corde re, avant la fin de l'intonation, tels que sont ces commencemens:

[Lebeuf, Traité, 193,3; text: Ascendit. Super solium. Dedit vocem suam. Tecum principium. Dicebat ad Jesum.] [LEBTRA2 07GF]

tous les commencemens susdits régissent la Psalmodie suivante:

[-194-] [Lebeuf, Traité, 194,1; text: 1. g. luciferum genui te. invocaverimus te. escam dedit timentibus se.] [LEBTRA2 07GF]

[signum] Les commencemens fa la sol la comme dans

[Lebeuf, Traité, 194,2; text: Voluit. Habemus. Paratum. Beatus. Secundùm.] [LEBTRA2 07GF]

gouvernent la Psalmodie

[Lebeuf, Traité, 194,3; text: 1. g. exaltabitur in gloria.] [LEBTRA2 07GF]

[signum] Les commencemens re la, pourvû que dans l'imposition on ne retombe point au re: ou bien les commencemens suivans fa sol la, ou fa la sol fa, ou la sol fa, comme dans les éxemples ci-joints:

[Lebeuf, Traité, 194,4; text: Aperti sunt. Exultent. Domine. Ecce. Illuminare. Initium. Pascite. Adjutorium.] [LEBTRA2 08GF]

[-195-] [Lebeuf, Traité, 195,1; text: Sustinuit. Non recedet.] [LEBTRA2 08GF]

gouvernent et régissent la terminaison:

[Lebeuf, Traité, 195,2; text: 1. a. ou bien 1. a. luciferum genuite. omnes populi. escam dedit timentibus se.] [LEBTRA2 08GF]

[signum] Dans les modes authentes qui sont le premier, le troisiéme, le cinquiéme et le septiéme, l'intonation des Cantiques Evangéliques est la même que celle des Pseaumes: mais dans les modes plagaux elle est différente, et on la verra à sa place.

2.

Le second mode a ses Antiennes qui finissent sur le la ou sur le re comme le premier: la distribution des cordes est aussi la même au dessus de la corde finale que dans le premier; mais il ne monte que jusqu'à la sixiéme corde, qu'on appelle communément la sixte: et comme il est borné là, il se dédommage par le dessous de la corde finale, suivant que la longueur de l'Antienne ou l'expression de la parole semble le demander.

[-196-] En A. il a une terminaison incompléte qui est [Lebeuf, Traité, 196,1; text: ae u o u. a e.] [LEBTRA2 08GF]

et que l'on a mieux aimé en 1736 noter avec la clef de fa, ainsi:

[Lebeuf, Traité, 196,2] [LEBTRA2 08GF]

pour mieux rendre présente à l'imagination des Chantres la tierce mineure de la chûte.

Son intonation et sa médiation sont ici représentées:

[Lebeuf, Traité, 196,3; text: Beati (a) immaculati in via, in lege Domini.][LEBTRA2 08GF]

Cette Psalmodie suspendue n'est employée que dans la semaine de Pâques aux petites Heures et à Complies; et elle reçoit son complément par la courte Antienne

[Lebeuf, Traité, 196, 4; text: Alleluia.] [LEBTRA2 08GF]

La singularité des petites Heures de cette semaine, qui se chantent selon la simplicité primitive, sans Hymne, sans Capitule, sans Répons brefs, a engagé à ne rien innover sur cet ancien Chant propre et particulier à cette semaine, et qui est exclus de tout autre Office pendant le cours de l'année.

L'autre terminaison du 2. en A. est compléte, et finit sur la même corde que finit son [-197-] Antienne. On lui attribue toute Antienne qui n'est pas notée par la clef de fa, quel qu'en soit le commencement. En voici l'intonation et la médiante:

[Lebeuf, Traité, 197,1; text: Laudate Dominum, omnes gentes: laudate eum, omnes populi. Credidi (a), propter quod locutus sum. Dans les Cantiques Evangéliques. Nunc dimittis servum tuum, Domine. tuum in pace. Spiritui sancto.] [LEBTRA2 09GF]

L'autre espece du second mode se note par la clef de fa, et est bien plus commune: elle n'a qu'une seule terminaison qui est en D. et qui se psalmodie comme il s'ensuit dans les Pseaumes.

[Lebeuf, Traité, 197,2; text: Laudate Dominum, omnes gentes: laudate eum, omnes populi. Spiri tui sancto. aedificant eam.] [LEBTRA2 09GF]

[-198-] [Lebeuf, Traité, 198,1; text: Benedic, anima mea, Domino. Credidi, propter quod loctus sum. Domine David. Dans les Cantiques Evangéliques. Benedictus Dominus (a) Deus Israel. Magnificat anima mihi magna qui potens est.] [LEBTRA2 09GF]

3.

Toute Antienne qui est du troisiéme mode ou ton, finit sur la corde E, c'est-à-dire sur la corde mi. C'est ce qui revient à ce que les anciens Grecs appelloient Barypy<c>ne, parceque dans l'arrangement des quatre plus basses cordes ou notes le semiton est formé par les deux plus basses des quatre; ce qui fait que le semiton ou espace condense est dans le lieu le plus bas du Tétracorde final (b).

Ce Chant du troisiéme mode a une terminaison psalmodique compléte, qui s'emploie plus souvent dans les Cantiques Evangéliques [-199-] que dans les Pseaumes, à cause de la sixte à laquelle on remonte en commençant chaque verset; c'est ce qu'on évite, lorsqu'on résume chacun de ces versets par l'intonation, comme il est de régle à certaines Fêtes aux Cantiques Evangéliques.

Voici l'intonation de la Psalmodie de ce troisiéme mode.

[Lebeuf, Traité, 199; text: Laudate Dominum, omnes gentes. Benedic (a), anima mea Domino. Credidi, propter quod locutus sum. Benedictus Dominus Deus Israel. Finale compléte en E. redemptionem plebis suae. Et erexit cornu salutis nobis, Magnificat anima mea Dominum.] [LEBTRA2 10GF]

[-200-] [Lebeuf, Traité, 200,1; text: timenti bus eum, omnium qui oderunt nos. Spiritui sancto. saeculorum. Amen.] [LEBTRA2 10GF]

Cette terminaison compléte s'emploie à toutes les Antiennes du trois, qui n'ont aucun des commencemens attribués aux autres terminaisons psalmodiques du même mode.

[signum] Les commencemens d'Antienne mi sol la ut, ou mi re sol la ut, ou bien mi fa mi re sol la ou mi fa re sol, comme dans les éxemples suivans:

[Lebeuf, Traité, 200,2; text: Videte. Dicit Dominus. Replebitur terra. Ego scio. Placuit sermo. Orietur. Dixerunt servi. Scimus. Cùm jejunasset Jesus. Caritatem habet<>. Christus. Domine Rex omnipotens.] [LEBTRA2 11GF]

gouvernent la terminaison psalmodique:

[Lebeuf, Traité, 200,3; text: 3. a. ou a. Spiritui sancto. luciferum genui te. omnes populi.] [LEBTRA2 11GF]

[-201-] [signum] Les commencemens sol sol ut la, ou bien sol la sol la ut, comme dans les éxemples qui suivent:

[Lebeuf, Traité, 201,1; text: Qui post me. Suscitatur. Sanctificabo. Ut gustavit. Ezechiel. De manu.] [LEBTRA2 11GF]

régissent et gouvernent la psalmodie:

[Lebeuf, Traité, 201,2; text: 3. à. ou 3. à. Spiritui sancto. luciferum genuite.] [LEBTRA2 11GF]

[signum] Les Antiennes du trois, dont l'imposition commence par un sol et finit par ut si, comme dans les exemples suivans:

[Lebeuf, Traité, 201,3; text: Parati sumus mori. Salva animam tuam. Rectum est verbum Domini. Multùm incola fuit. Custodi me, Domine. Numquid qui dormit. Exui me stolâ pacis. Quiescite agere perversè.] [LEBTRA2 12GF]

[-202-] régissent et gouvernent la terminaison psalmodique:

[Lebeuf, Traité, 202,1; text: 3. b. liberavit eum Dominus. inimicus meus super me.] [LEBTRA2 12GF]

[signum] Les commencemens sol la ut, ou la ut, sans qu'il y ait abaissement avant la fin de l'imposition; ou bien le commencement par ut, comme dans les éxemples qui suivent:

[Lebeuf, Traité, 202,2; text: Domine. Illumina. In me ancilla. Deus. Exurge. Placebo. Irruerunt.] [LEBTRA2 12GF]

gouvernent et régissent la terminaison désignée:

[Lebeuf, Traité, 202,3; text: 3. c. ou 3. c.] [LEBTRA2 12GF]

4.

Le Chant des Antiennes du quatriéme mode se termine en mi comme dans le troisiéme mode, et on le désigne par E: ou bien il finit en la en descendant par b mol, et alors on le désigne par A. De quelque maniére que ce soit, ce Chant est Barypycne comme dans le troisiéme; parceque la situation des cordes ou sons qui forment le semiton par lequel le [-203-] tétracorde inférieur est caractérisé, est la même que dans le troisiéme; et il n'en différe qu'en ce qu'il ne monte point si souvent dans le haut que le troisiéme mode, mais en même tems il se dédommage au dessous de la corde finale. Il ressemble au second mode, en ce qu'il est plagal comme lui, c'est-à-dire, allant des deux côtés de la corde finale, et dessous presqu'aussi souvent comme dessus. Il ne monte que jusqu'à la sixiéme corde au dessus de la finale, non plus que le second mode.

Sa Psalmodie commence ainsi:

[Lebeuf, Traité, 203,1; text: Laudate Dominum, omnes gentes:] [LEBTRA2 12GF]

S'il est désigné en E qui est la terminaison compléte, on finit ainsi:

[Lebeuf, Traité, 203,2; text: laudate eum, omnes populi. abundantia diligentibus te. luciferum genui te. Spiritui sancto. ordinem Melchisedech. impugnabant me gratìs. ae u o u a e vovit Deo Jacob.] [LEBTRA2 13GF]

Cette terminaison est affectée à toutes les [-204-] Antiennes du quatriéme mode, qui n'ont aucun des commencemens qui vont être indiqués, et qui régissent d'autres finales.

[signum] Les commencemens d'Antienne qui sont re mi fa sol, ou bien re fa sol, ou re sol, comme ceux-ci:

[Lebeuf, Traité, 204,1; text: Timebunt. Non judicavi. Elegit.] [LEBTRA2 13GF]

gouvernent la terminaison psalmodique:

[Lebeuf, Traité, 204,2; text: 4. f. ou f. luciferum genui te.] [LEBTRA2 13GF]

[signum] Le commencement par ut d'en-bas, comme

[Lebeuf, Traité, 204,3; text: Ero immaculatus. In judicìum.] [LEBTRA2 13GF]

régit et gouverne la terminaison psalmodique:

[Lebeuf, Traité, 204,4; text: 4. D.] [LEBTRA2 13GF]

C'est faute de caractéres minuscules, qu'on l'a désignée par une Capitale, les autres d étant employés à d'autres désignations dans ce mode. D'ailleurs comme cette terminaison est plusque compléte, on a crû pouvoir la désigner par cette petite Capitale dès le tems de l'Antiphonier de Monsieur de Harlay.

[-205-] [Lebeuf, Traité, 205,1; text: Aux Cantiques Evangéliques. Benedictus Dominus Deus Israel (a) Magnificat. mihi magna qui potens est.] [LEBTRA2 14GF]

[signum] Cette premiére espéce de quatriéme mode a encore une Psalmodie, qui à la vérité roule sur la même dominante, mais qui a une médiante particuliére et une terminaison également attachée à cette médiante. Elle étoit destinée dans l'Antiphonier de 1681. même à des Cantiques Evangéliques. Mais comme elle n'a jamais été bien goûtée, je l'ai rendue moins commune en celui de 1736. Dans le fond, je pense qu'elle n'est qu'un fragment de quelque Psalmodie ancienne Gallicane à laquelle on a ajusté les plus courtes Antiennes disposées sur le systême Grégorien. En effet, si on élevoit l'Antienne d'une quarte plus haut, la Psalmodie auroit sa dominante à l'unisson de la corde finale de l'Antienne; c'est ce qui étoit admis dans le Chant Gallican, et dont Saint Grégoire, ou ceux qui ont perfectionné son Plan, ne se souciérent point; aimant mieux que la dominante de Psalmodie fût élevée au moins d'une tierce au dessus de [-206-] la corde finale. Voyez ce que j'en ai dit dans la premiére partie de ce livre, page 33.

Quoi qu'il en soit de cette Psalmodie que les Diocèses qui adoptent le Chant de Paris regarderont comme la plus extraordinaire; voici comment elle se module:

[Lebeuf, Traité, 206,1; text: Domine (a), non est exaltatum cor meum, neque elati sunt oculi mei. ae u o u. a e. 4. a. ou a.] [LEBTRA2 14GF]

Les Antiennes qui y sont attachées et qui la régissent, sont ordinairement celles du quatriéme mode les plus courtes en paroles telles que

[Lebeuf, Traité, 206,2; text: Speret Israel in Domino.] [LEBTRA2 14GF]

ou celle-ci du Nocturne du tems Pascal selon l'ancien et le nouveau Antiphonier:

[Lebeuf, Traité, 206,3; text: Alleluia.] [LEBTRA2 14GF]

Ce qui empêche de placer de longues Antiennes après cette Psalmodie, est qu'une longue Antienne du 4. ne peut guéres se passer de monter à l'ut. Or comme cette Psalmodie n'atteint point cette corde, il paroîtroit étranger dans le corps de ce Chant, d'entendre des ut dans l'Antienne, après n'en avoir point entendu [-207-] dans le Pseaume. Au reste, la proportion paroît bien gardée dans ce qui vient d'être apporté en exemple; ensorte que comme la Psalmodie est modeste, l'Antienne l'est aussi.

Voici la maniére de finir la terminaison sur les mots dactyliques, ou dont la pénultiéme est bréve:

[Lebeuf, Traité, 207,1; text: in mirabilibus super me. ex hoc nunc, et usque in saeculum.] [LEBTRA2 14GF]

S'il arrivoit de chanter cette Psalmodie sur un Cantique Evangélique, elle se moduleroit ainsi:

[Lebeuf, Traité, 207,2; text: Benedictus Dominus Deus Israel. Magnificat * anima mea Dominum.] [LEBTRA2 15GF]

Seconde espéce de quatriéme mode.

On a été obligé de ne la pas noter sur les mêmes cordes que la premiére espéce de quatriéme, à cause que le siége du semiton le plus proche de la corde finale est sujet à variation. Ainsi en employant la corde la pour finir les Antiennes de cette espéce, la corde immédiatement supérieure et susceptible du [sqb] quarre comme du [rob] mol, est très-propre à [-208-] noter ce Chant. Aussi en conséquence, sa dominante est-elle sur le re, à la quarte au dessus de la corde finale, comme dans l'autre espéce de quatriéme.

[Lebeuf, Traité, 208,1; text: 4. A. Laudate Dominum omnes gentes: * laudate eum omnes populi. Spiritui sancto. de luce vigilo. testimonia tua. luciferum genui te.] [LEBTRA2 15GF]

Les Antiennes qui gouvernent cette terminaison, commencent par ut sol la ut, ou bien sol la ut re:

[Lebeuf, Traité, 208,2; text: 4. A. ou A. Laetentur coeli. Dominus dabit. Spera in Deo. Supra dorsum meum. Benedicta tu. Bonas facite. Congregabo vos. Apud Dominum.] [LEBTRA2 15GF]

[signum] Le commencement par ut re ut, ou [-209-] bien ut si la ut, comme dans les Antiennes suivantes:

[Lebeuf, Traité, 209,1; text: Qui habitant in deserto. Justus totâ die. Ego quasi agnus.] [LEBTRA2 15GF]

gouvernent la Psalmodie qui suit:

[Lebeuf, Traité, 209,2; text: 4. c. luciferum genui te. atriis tuis, Jerusalem.] [LEBTRA2 16GF]

[signum] Les commencemens la ut re, ou bien seulement ut re, comme dans ce qui suit:

[Lebeuf, Traité, 209,3; text: Fidelia. Omnis terra. Ero mors. De Maria.] [LEBTRA2 16GF]

gouvernent la Psalmodie suivante:

[Lebeuf, Traité, 209,4; text: 4. d. ou 4. d.] [LEBTRA2 16GF]

Quoique cette terminaison soit toujours indiquée par d ou d, cependant on la note plus souvent dans l'Antiphonier de cette sorte;

[Lebeuf, Traité, 209,5] [LEBTRA2 16GF]

et son Antienne, en conséquence, est notée de cette sorte:

[Lebeuf, Traité, 209,6; text: Fidelia. escam dedit timentibus se.] [LEBTRA2 16GF]

[-210-] Aux Cantiques Evangéliques de la seconde espéce du quatriéme mode on module ainsi:

[Lebeuf, Traité, 210,1; text: Benedictus Dominus Deus Israel. Magnificat. mihi magna qui potens est (a) [LEBTRA2 16GF]

5.

Les Antiennes du cinquiéme mode se finissent, ou en ut qu'on indique par C. ou en fa qu'on indique par F.

La différence de ces deux maniéres de traiter des Antiennes du cinquiéme, vient de ce qu'en celui qui finit en ut ou en C, les quatres cordes consécutives au dessus de la corde finale ont un arrangement oxypycne, c'est-à-dire que le semiton est toujours formé par la troisiéme et quatriéme corde en remontant, et qu'il est toujours au haut du tétracorde, au lieu que dans le Chant finissant en fa ou en f, le semiton peut quelquefois être formé par la quatriéme et la cinquiéme corde d'au-dessus de la corde finale. Mais dans l'une et l'autre espéce, la disposition des cordes [-211-] au dessus de la corde finale est toujours telle, que la tierce est majeure: ce qui fait qu'on regarde les quatre derniers modes Grégoriens comme Chants majeurs, à la différence des quatre premiers qui sont Chants mineurs; parceque, comme on a vû, leur tierce au dessus de la corde finale est tierce mineure.

La premiere espéce de cinquiéme n'a qu'une seule terminaison. Voici comment pour réprésenter mieux l'ut final, cette Psalmodie eût dû être notée:

[Lebeuf, Traité, 211,1; text: 5. C. Laudate Dominum, omnes gentes: * laudate eum, omnes populi.] [LEBTRA2 17GF]

Mais comme on n'est point accoutumé dans l'écriture du Chant Grégorien à voir la clef C. ou ut si bas, on la transporte plus haut, en y joignant un [rob] mol qui en est censé inséparable, et qui la fait appeller par quelques-uns la clef de sol. La voici:

[Lebeuf, Traité, 211,2; text: Dixit Dominus Domino meo: * Sede à dextris meis. Credidi, propter quod locutus sum. Benedictus Dominus Deus Israel.] [LEBTRA2 17GF]

[-212-] [Lebeuf, Traité, 212,1; text: luciferum genui te. Spiritui sancto. frumenti satiat te.] [LEBTRA2 17GF]

De quelque maniére que commence une Antienne du 5. en C, elle gouverne cette Psalmodie:

[Lebeuf, Traité, 212,2; text: Magnificat * anima magna qui potens est.] [LEBTRA2 17GF]

La seconde espéce de cinquiéme a plusieurs sortes de terminaisons psalmodiques.

On note ainsi cette Psalmodie sans [rob] mol.

[Lebeuf, Traité, 212,3; text: Laudate Dominum, omnes gentes: * laudate eum, omnes populi. exaltavit humiles. Judica me. doloso, Credidi, erue me. Spiritui sancto. ae u o u a e.] [LEBTRA2 17GF]

Cette terminaison est régie par tous les commencemens d'Antiennes de cette espéce [-213-] de cinquiéme qui ne ressemblent point à ceux qui gouvernent la terminaison suivante; et par le moyen de cette exclusion, cette terminaison a ses Antiennes commençantes ainsi:

[Lebeuf, Traité, 213,1; text: Possessiones. Tibi Deus. Venit.] [LEBTRA2 18GF]

Mais si les Antiennes commencent par fa la ut, ou par la fa, ou bien par la ut ou par ut, comme dans les éxemples suivans:

[Lebeuf, Traité, 213,2; text: Salutare. Haurietis. Ecce evangelizo. Respondit. Venite. Benedictio Dei. Annuntiaverunt. Sequimur te. In lege Domini.

Potum meum. Milites. Ostende.] [LEBTRA2 18GF]

Pour-lors ces commencemens régissent la terminaison

[Lebeuf, Traité, 213,3; text: 5. a. ou 5. a.] [LEBTRA2 18GF]

dont voici les variantes:

[Lebeuf, Traité, 213,4; text: Spiritui sancto. frumenti sa-] [LEBTRA2 18GF]

[-214-] [Lebeuf, Traité, 214,1; text: tiat te. luciferum genui te. Memento, Domine, David. Magnificat. mihi magna qui potens est.] [LEBTRA2 18GF]

6.

Les Antiennes du sixiéme mode ou ton finissent en C. ou en F. c'est-à-dire, en ut ou en fa; et par conséquent la disposition des quatre derniéres cordes au dessus de la corde finale, la finale même comprise, est la même dans chacune de ces deux espéces que dans les deux espéces du cinquiéme.

Les Psalmodies en C. devroient être ainsi notées pour correspondre à la lettre qui les indique.

[Lebeuf, Traité, 214,2; text: Laudate Dominum, omnes gentes. ae u o u. a e.] [LEBTRA2 19GF]

Mais comme l'usage fait préférer la clef d'ut sur la corde d'enhaut, en y joignant inséparablement [-215-] le [rob] mol, (ce qui fait le même effet) j'aime mieux m'y conformer ici, comme je l'ai fait dans l'Antiphonier.

[Lebeuf, Traité, 215; text: Laudate Dominum, omnes gentes: * laudate eum, omnes populi. Spiritui sancto. tuis in te. luciferum genui te. Benedic (a), anima mea, Domino. Credidi, propter quod locutus sum. Domine, David. Dans les Cantiques Evangéliques: Benedictus Dominus Deus Israel. Magnificat. mihi magna qui potens est.] [LEBTRA2 19GF]

Les Antiennes qui appartiennent à cette [-216-] terminaison psalmodique, ne doivent point commencer par aucune des maniéres par lesquelles commencent les Antiennes régies par la terminaison suivante, ou par celles de la seconde espéce du sixiéme. Ainsi elles se voient restreintes à commencer toujours par

[Lebeuf, Traité, 216,1; text: ou bien] [LEBTRA2 19GF]

[signum] Mais si le commencement d'Antienne est par mi re ut re fa mi, ou bien mi re fa mi, comme dans les éxemples suivans:

[Lebeuf, Traité, 216,2; text: Quid est homo. Annuntiate. Coepit Jesus. Nolite timere. Mulier.] [LEBTRA2 20GF]

pour lors ces commencemens régissent la Psalmodie suivante:

[Lebeuf, Traité, 216,3; text: Laudate Dominum, omnes gentes: * laudate eum, omnes populi. Spiritui sancto. Benedic, anima mea, Domino. locutus sum. Credidi. Domine David.] [LEBTRA2 20GF]

[-217-] [Lebeuf, Traité, 217,1; text: Dans les Cantiques Evangéliques: Benedictus Dominus Deus Israel (a). Magnificat * anima. mihi magna qui potens est.] [LEBTRA2 20GF]

La seconde espéce de sixiéme mode finit ses Antiennes en F ou fa. Elle se note par la clef d'ut enhaut sans mettre le [rob] mol auprès, mais seulement proche les notes qui l'éxigeront; en quoi il convient avec la seconde espéce de cinquiéme.

Il n'a que deux terminaisons, sous l'intonation suivante:

[Lebeuf, Traité, 217,2; text: Laudate Dominum, omnes gentes: * laudate eum omnes populi. Spiritui sancto. tuis in te. luciferum genui te. frumenti satiat te.] [LEBTRA2 21GF]

[-218-] On attribue à cette terminaison Psalmodique toutes les Antiennes du six, qui commenceront autrement que celles de ci-dessus, et que celle de ci-après.

La seconde terminaison appartenante à la seconde espéce de Chant du sixiéme, et gouvernée par les commencemens d'Antienne notés re fa comme:

[Lebeuf, Traité, 218,1; text: Elegit nobis. Deus meus. In medio.] [LEBTRA2 21GF]

se chante ainsi:

[Lebeuf, Traité, 218,2; text: Spiritui sancto. 6. F. saeculorum. Amen. quoniam tu mecum es. luceat eis. Dans les Cantiques Evangéliques du 6. F. Benedictus Dominus Deus Israel. Magnificat. magna qui potens est.] [LEBTRA2 21GF]

[-219-] 7.

L'usage a fait appeller du nom de septiéme mode ou ton les Antiennes qui finissent sur la corde G, dite depuis la corde sol, lorsqu'elles sont traitées selon la méthode du mode authente.

En voici l'intonation, la médiante, et la terminaison compléte, laquelle est régie par tous les commencemens d'Antienne, qui différeront de ceux qui régissent les terminaisons du même mode incomplétes ou suspendues.

[Lebeuf, Traité, 219; text: 7. G. Laudate Dominum, omnes gentes: * laudate eum, omnes populi. ae u o u. a e. Spiritui sancto. filiis tuis in te. luciferum genui te. Benedic (a), anima. Credidi.] [LEBTRA2 22GF]

[-220-] [Lebeuf, Traité, 220,1; text: mea Domino. locutus sum. (a). Domine, David (b). Magnificat * anima. Dominus Deus Israel. magna qui potens est.] [LEBTRA2 22GF]

[signum] Les commencemens sol la ut, ou bien sol ut si ut re, pourvû que dans l'intonation ils ne retombent pas au sol; tels que sont ceux-ci:

[Lebeuf, Traité, 220,3; text: De Jerusalem. Venite. Cùm quaesi- Omnis lingua. eritis me. Incipiens Jesus. Non est discipulus.] [LEBTRA2 22GF]

gouvernent la terminaison ainsi désignée:

[Lebeuf, Traité, 220,4; text: 7. a.] [LEBTRA2 23GF]

[-221-] [Lebeuf, Traité, 221,1; text: luciferum genui te. frumenti satiat te. omnes populi. votum vovit Deo Jacob. tabernaculis Cham.] [LEBTRA2 23GF]

[signum] Les commencemens si re si, ou bien si ut re, comme dans ceux qui suivent:

[Lebeuf, Traité, 221,2; text: In mortem tradimur. Pro eo. Contristatus sum. 0mnis spiritus. In justitia.] [LEBTRA2 23GF]

régissent la terminaison marquée par

[Lebeuf, Traité, 221,3; text: 7. b. dolosi super me apertum est, uxor ejus... vidua. semper praecingitur.] [LEBTRA2 23GF]

[signum] Les commencemens re si re mi re, ou re ut si, ou re si ut, ou re sol si re.

[Lebeuf, Traité, 221,4; text: Ecce. Sit nomen. Vendite. Sion requies. Caro mea. Redemptionem. Tu remisisti. Comminans mihi.] [LEBTRA2 23GF]

[-222-] régissent la terminaison ainsi désignée:

[Lebeuf, Traité, 222,1; text: 7. c. ou ç. sterilem in domo, * matrem filiorum laetantem.] [LEBTRA2 24GF]

[signum] Les commencemens ut si ut re, ou bien ut si la ut re, comme dans les éxemples suivans:

[Lebeuf, Traité, 222,2; text: Dixit Dominus. Commoverunt. Dico vobis. Sequere me.] [LEBTRA2 24GF]

régissent la terminaison

[Lebeuf, Traité, 222,3; text: 7. c. ou c. luciferum genui te.] [LEBTRA2 24GF]

[signum] Les commencemens sol si ut re, pourvû que dans l'intonation on ne retombe pas au sol, comme sont les éxemples suivans:

[Lebeuf, Traité, 222,4; text: Afferte Domino. Quaesivi. Oves illum sequuntur.] [LEBTRA2 24GF]

régissent la terminaison:

[Lebeuf, Traité, 222,5; text: 7. d.] [LEBTRA2 24GF]

[-223-] [signum] Les commencemens sol si re, sans ut, ou bien sol re re, tous les deux sans retomber au sol dans l'intonation, comme dans les éxemples qui suivent:

[Lebeuf, Traité, 223,1; text: Labora. Supra modum. Facta est. A summo. Vivens.] [LEBTRA2 24GF]

régissent et gouvernent la derniére terminaison de ce mode qui est ainsi désignée:

[Lebeuf, Traité, 223,2; text: 7. d.] [LEBTRA2 25GF]

8.

Le Chant plagal d'une Antienne qui finit en G. (dit depuis sol), duquel le commencement ne ressemblera à aucune des intonations d'Antiennes ci-dessous marquées, gouverne la Psalmodie suivante:

[Lebeuf, Traité, 223,3; text: Laudate Dominum, omnes gentes: * laudate eum, omnes populi. Spiritui sancto. filiis tuis in te. Benedic, anima mea, Domino, locutus sum. Credidi.] [LEBTRA2 25GF]

[-224-] [signum] Les commencemens d'Antiennes qui commencent autrement que par la dominante, et dans lesquels néanmoins se trouve un si, comme dans les éxemples suivans:

[Lebeuf, Traité, 224,1; text: De fructu. In voce laudis. In caritate. Amice. Multa fecit Jesus.] [LEBTRA2 25GF]

et même lorsque le si ne s'y trouve que par la périélése ou la diaptose de l'imposition, comme

[Lebeuf, Traité, 224,2; text: qui est formé de, Ego. Lex.] [LEBTRA2 25GF]

Tous ces commencemens éxigent et régissent la terminaison psalmodique

[Lebeuf, Traité, 224,3; text: 8. G.] [LEBTRA2 25GF]

[signum] Les commencemens qui sont d'abord sur la dominante et qui descendent, ou autres qui reviennent sur cette dominante comme sont tous ceux-ci:

[Lebeuf, Traité, 224,4; text: Veritas. Stephanus. Erat autem. Injicient vobis. Semper. Nunquam.] [LEBTRA2 25GF]

[-225-] [Lebeuf, Traité, 225,1; text: Misit Deus. Dominus. Deus scientiarum.] [LEBTRA2 26GF]

Tous ces commencemens régissent la Psalmodie suivante:

[Lebeuf, Traité, 225,2; text: 8. c. ou 8. c.] [LEBTRA2 26GF]

[signum] Les commencemens ut si ut la sol, comme

[Lebeuf, Traité, 225,3; text: Bonus Dominus. Factus est mihi. Auxilium.] [LEBTRA2 26GF]

régissent la terminaison

[Lebeuf, Traité, 225,4; text: 8. d. qui custodit te. custodit Israel. tuam Dominus. Dans les Cantiques Evangéliques du huitiéme mode: Benedictus Dominus Deus Israel. Nunc dimittis servum tuum, Domine. Magnificat anima. mihi magna qui potens est. Quod parasti.] [LEBTRA2 26GF]

[-226-] CHAPITRE V.

Des Antiennes.

Il y a dans les Antiennes certaines choses qui regardent la Psalmodie et qui s'y rapportent. C'est dont j'ai parlé dans le Chapitre précédent. Il reste maintenant à parler de deux autres Articles qui concernent encore les mêmes Antiennes; qui sont la maniére de les imposer ou entonner, et la maniére de les finir par une Neume.

Article premier.

De l'Intonation des Antiennes.

L'Intonation d'une Antienne est le Chant de son commencement. Si c'est avant un Pseaume ou avant un Cantique, cette intonation n'est chantée que par une seule personne; si c'est une Antienne de Commémoration, alors elle est entonnée par les Choristes, ou par le Choriste seul. On a marqué dans l'Antiphonier par une double barre traversante l'endroit où doit finir l'Intonation de chaque Antienne.

Mais la maniére dont se doit terminer cette intonation, est ce qui reste à expliquer: car on finit cette Intonation par une certaine modulation [-227-] qu'on appelle vulgairement cadence. Cette modulation est composée de l'addition d'une ou deux notes avant la derniére note qui précéde les deux barres traversantes. Or cette addition se fait de deux maniéres.

Premiérement et plus communément par périélése, c'est-à-dire, circonvolution; parcequ'on tourne en quelque maniére au tour de la derniére note avant que de la faire sonner. La premiére note qu'on ajoute d'abord, est sur la corde supérieure à celle où est placée cette derniére note; et la seconde note qu'on ajoute ensuite, est sur la corde d'au-dessous, et elle est un peu plus longue. Or cela se fait ainsi, toutes les fois que la derniére note de l'Intonation est sur la même corde que la note pénultiéme; par éxemple, où il y avoit,

[Lebeuf, Traité, 227,1; text: on dit: Omnia.] [LEBTRA2 26GF]

Cela se pratique de même, lorsque la derniére note de l'Intonation n'est que d'une corde plus bas que la pénultiéme: ainsi où il y avoit,

[Lebeuf, Traité, 227,2; text: on dit: Justum.] [LEBTRA2 27GF]

On observe aussi la même régle, lorsque la derniére note est au dessus de sa pénultiéme, mais sur une différente syllabe: ainsi où il [-228-] y avoit,

[Lebeuf, Traité, 228,1; text: on dit: Bonum est.] [LEBTRA2 27GF]

Et même si cette derniére note est sur la même syllabe, cela s'observe encore: ainsi où il y avoit,

[Lebeuf, Traité, 228,2; text: Scimus. on dit:] [LEBTRA2 27GF]

Secondement par diaptose, c'est-à-dire, intercidence. Cette seconde maniére de finir l'Intonation, consiste en ce que la premiére des deux notes qu'on ajoute pour faire la cadence, est sur la même corde que la note sur laquelle on finira: de sorte que la seconde qu'on ajoute et qui est plus longue, se trouve entre deux notes de même son; c'est ce qui forme l'intercidence, à la différence de la premiére maniére qui est la circonvolution. On en jugera mieux par les yeux.

Cela s'observe ordinairement dans les Intonations dont les deux derniéres notes sont liées sur la même syllabe, et sont à tierce quarte ou quinte l'une de l'autre en montant;

par éxemple où il y avoit,

[Lebeuf, Traité, 228,3; text: Omnis. on dit: pour, Mihi. Ego sum.] [LEBTRA2 27GF]

[-229-] [Lebeuf, Traité, 229,1; text: Exaudi nos. Eritis. Contristatus sum. Hymnus. Nudus. Lex.] [LEBTRA2 27GF]

Ou bien sans que les deux derniéres notes soient liées: ainsi où il y a,

[Lebeuf, Traité, 229,2; text: on dit: Exui me.] [LEBTRA2 28GF]

On fait aussi la diaptose ou intercidence en certaines occasions où la derniére note de l'Intonation n'est que d'un seul intervalle plus haute que la pénultiéme.

L'ancien Antiphonier en apportoit les éxemples suivans,

Où il y avoit:

[Lebeuf, Traité, 229,3; text: on disoit: Quae est ista.] [LEBTRA2 28GF]

[-230-] [Lebeuf, Traité, 230,1; text: Cùm intuerentur. Ipse invocabit me. Jerusalem.] [LEBTRA2 28GF]

La Cadence par intercidence se pratique encore, lorsque la derniére note de l'Intonation est plus bas qu'une tierce au dessous de la pénultiéme note. Ainsi où il y a,

[Lebeuf, Traité, 230,2; text: Erat autem. on dit: Incitabatur. Irruerunt. Eum. Nox. In mundo.] [LEBTRA2 28GF]

[signum] La périélése ou circonvolution étant la cadence la plus communément pratiquée à la fin des impositions d'Antiennes, est aussi celle sur laquelle je m'étendrai le plus. Pour préparer à cette cadence et pour l'amener, on [-231-] est souvent obligé d'ajouter des notes, ou d'en retrancher, ou enfin d'en changer quelques-unes de place. Ainsi il y a les occasions d'addition à considerer, celles du retranchement, et celles du déplacement ou substitution.

L'addition de notes se fait toutes les fois que la premiére note de la périélése se trouvera plus basse que la note précédente, et sur une syllabe différente; car alors on ajoute sur la pénultiéme syllabe une note du même son que la premiére note de la périélése: et cela se fait pour rendre le Chant plus coulant et plus nourri.

[Lebeuf, Traité, 231; text: Exemples d'Intonations à faire. Exemples d'Intonations faites avec une périélése précédée d'addition. Vita. Manifestè. Quod nascetur.] [LEBTRA2 29GF]

[-232-] [Lebeuf, Traité, 232,1; text: Ab insurgentibus in me. Confitebor tibi. Respexit. Sicut. Reges terrae. Dedi torquem. Ecce.] [LEBTRA2 29GF]

Cette addition se fait quelquefois sur la même syllabe où est la périélése.

Exemple:

[Lebeuf, Traité, 232,2; text: Consummati sunt. Consummata.] [LEBTRA2 29GF]

[-233-] L'addition se fait aussi quelquefois pour remplir l'intervalle d'une tierce qui le trouveroit entre la périélése et ce qui la précéde, et qui ne feroit pas un bon effet sans cette addition.

Exemple:

[Lebeuf, Traité, 233,1; text: Prae timore. Dicit ei.] [LEBTRA2 30GF]

Le retranchement de notes pour conduire à la cadence périélése n'a pas une raison d'origine si frappante que celle qui a fait introduire l'addition. On est dans l'usage à Notre-Dame de Paris d'omettre aux impositions du 8. un mi qui se trouve entre deux fa, lorsqu'immédiatement après on vient au sol; et de même à celles du 7. un si entre deux ut, lorsqu'aussitôt après on doit monter au re. De plus, la coutume est encore en cette même Eglise aux impositions du premier et du second mode, de retrancher l'ut qui se trouvera entre deux re, lorsque c'est immédiatement avant la périélése.

Exemples:

[Lebeuf, Traité, 233,2; text: Erant Apostoli. Non derelinquimur.] [LEBTRA2 30GF]

[-234-] [Lebeuf, Traité, 234; text: Dixit Dominus. Sit nomen. Dixit Jesus. Vidi Dominum. Christus Jesus. O Pastor Israel. Holocaustum.] [LEBTRA2 30GF]

Le deplacement ou substitution de certaines notes en place d'autres dans le Chant qui conduit à la cadence périélése, se fait en plusieurs occasions.

Les éxemples les feront mieux comprendre que tout ce qu'on pourroit dire.

[-235-] [Lebeuf, Traité, 235; text: Exemples d'impositions à faire. Exemples d'impositions faites. Ipsius. Ego sum. Mortuum. Bonus Dominus. Filius. Ego. Sustinuit. Domine, Domine. Quae est nostra spes.] [LEBTRA2 31GF]

Il y a encore d'autres changemens dans le préambule des périéléses, qui s'apprennent ou [-236-] par l'usage de l'Eglise de Paris, ou par les anciens livres. En voici quelques exemples. Je les dispose à peu près selon le mode dont sont les Antiennes desquelles je donne le commencement:

[Lebeuf, Traité, 236,1; text: Ecce. Christus. Fecit. ou bien, Habentes. Quaeretis me. Si complantati.] [LEBTRA2 32GF]

Il y a dans les régles préliminaires de l'Antiphonier de 1681. page 15. les éxemples suivans:

[Lebeuf, Traité, 236,2; text: Sanctus Dionysius. Qui me sanum fecit.] [LEBTRA2 32GF]

[-237-] Et l'Auteur y a joint ce petit avertissement: Et sic omnes impositiones de primo in la sol juncta desinentes. J'ai trouvé la même chose dans les anciens livres d'autres Diocèses.

[Lebeuf, Traité, 237; text: Soror. Ignem. Convertere. Stupebant omnes. Ut perfecerunt. Stupebant. Adorate. Etsi. Jam enim.] [LEBTRA2 33GF]

[-238-] [Lebeuf, Traité, 238; text: Beatus. Adhaereat. Sapientia. Ingentibus. Benignitas. Peperit. Lapidabant. Miserere. De fructu. Venite. Benedicam ei. filii. Cùm sacerdotio.] [LEBTRA2 34GF]

[-239-] [signum] Il faut avertir ici qu'on ne s'est pas astreint dans l'Antiphonier à mettre le [rob] mol ou le [sqb] proche la place où doit se faire la périélése. On suppose que les Chantres ou Clercs qui entonneront ces Antiennes, suppléeront aux endroits où l'on a oublié de le faire.

On doit aussi remarquer que dans le nouvel Antiphonier on a cessé d'observer l'usage où l'on étoit dans le Diocèse à l'éxemple de N. D. de n'omettre les périéléses dans l'Office des Morts qu'aux Antiennes des modes authentes, c'est-à-dire du premier, du troisiéme, du cinquiéme et du septiéme modes, usage dont on ne pouvoit concevoir ni découvrir l'origine, et qui étoit sujet à tromper. Pour admettre une uniformité entiére dans tout l'Office des Morts, on est convenu de ne plus faire de périéléses ni de diaptoses à aucune intonation, soit d'Antiennes, soit de Répons; et même d'ôter du verset des Répons tout machicotage: ce qui rend ces piéces moins gaies, et par conséquent plus convenables à un Office triste et lugubre.

DES NEUMES.

LA Neume est une tirade de sons marquée par plusieurs notes que l'on met au bout d'une Antienne suivant le mode dont elle est. [-240-] C'est comme une espéce d'abrégé de l'Antienne, ou une récapitulation des sons principaux qui la composent.

Cette sorte de Chant est comme la pierre de touche à laquelle on peut reconnoître si une Antienne est bien composée: de maniére qu'après avoir chanté une Antienne d'un tel ou tel mode, si la Neume de ce mode ne paroît pas suivre naturellement, et qu'au contraire elle paroisse étrangére, c'est signe que l'Antienne est mal faite, qu'elle a des progrès trop haut ou trop bas proche sa fin. J'ai lû dans un ancien Auteur Ecclésiastique, qu'on ne devoit jamais chanter d'Antienne sans y joindre la Neume pour l'essai. De-là peut-être est venu l'usage de plusieurs célébres Eglises d'en chanter très-souvent, quoique la principale raison de l'emploi de ce Chant soit aujourd'hui la solemnité de l'Office, ou bien le tems qu'il faut donner pour quelque cérémonie. Je parle ici des Diocèses en général, parceque j'en connois plusieurs où la Neume ne se chante qu'aux derniéres Antiennes des Offices, et quand immédiatement après il y a quelque chose de disparat à chanter.

Mais à Paris voici la Rubrique tirée du Latin de l'ancien Antiphonier: je l'ai accompagnée de quelques-unes de mes observations que j'ai renfermées entre deux crochets.

[-241-] On ne chante jamais de Neume à Complies ni dans l'Office des Morts, non plus que dans aucune des Heures depuis None du Mercredi de la Semaine Sainte jusqu'aux Vêpres du Samedi de la Semaine de Pâques, excepté à Haec dies; encore est-ce seulement à Vêpres, parcequ'il s'y chante en qualité de Graduel, et à l'Alleluia qui le suit, par la même raison. [Cette non-introduction des Neumes dans les jours où l'Eglise a retenu sa plus grande simplicité, marque assez que l'usage de ces piéces de Chant n'est pas primitif, et que ce n'est que par un effet de l'art qu'il a été introduit. Je me sers du terme de non-introduction, pour détromper ceux qui pourroient s'être imaginé que primitivement on a chanté des Neumes en tout tems de l'année, et qu'ensuite on les a retranchées des jours ci-dessus marqués: ce qui seroit avoir une fausse idée sur cette matiére.]

Dans l'Eglise Métropolitaine de Paris on chante des Neumes à tous Offices même Fériaux, excepté ceux qui sont dits ci-dessus: cependant jamais on n'en chante à l'Office des Nocturnes ni à celui des Laudes, quelque Fête que ce soit.

Dans les autres Eglises, les coutumes sont différentes selon les lieux: cependant il est mieux de se régler là-dessus sur la dignité de [-242-] l'Office, comme on fait en plusieurs endroits où l'on observe d'en chanter comme il suit:

Aux Annuels, à toutes les Heures, excepté Prime et Complies.

Aux Solemnels-majeurs, à toutes les Antiennes de Vêpres, des Nocturnes et des Laudes.

Aux Solemnels-mineurs, à toutes les Antiennes de Vêpres et de Laudes, et à la derniére de chaque Nocturne.

Aux Doubles-majeurs, à la derniére de chaque Nocturne, à la cinquiéme de Vêpres et de Laudes, et aux Antiennes de Benedictus et de Magnificat.

Aux Doubles-mineurs, à la cinquiéme Antienne de Vêpres et de Laudes, et à celles des deux Cantiques ci-dessus nommés.

Aux Semidoubles, à l'Antienne de ces Cantiques seulement.

Aux Simples et aux Féries, en aucun endroit.

Dans les Eglises où il y a des Orgues, on touche de cet instrument aux Fêtes Annuelles et Solemnelles, soit majeures, soit mineures, au lieu de la Neume. [Je traduis fidélement la régle marquée en ces termes dans l'ancien Antiphonier: Ubi sunt organa; ea, in Annualibus et Solemnibus quibuscumque, loco Neumatum, pulsantur. Il seroit à souhaiter qu'il ne se fût pas introduit dans quelques Eglises un usage [-243-] par lequel on ne se contente pas de faire toucher par l'Orgue la Neume des Antiennes; mais on lui fait encore toucher les Antiennes entiéres, sçavoir la premiére de Vêpres, la troisiéme, la cinquiéme, et cetera. Il résulte de cet usage qu'aux grandes Fêtes la premiére Antienne qui annonce la solemnité du jour, et qui contient ordinairement dans ses termes quelque chose de grand, surtout depuis le plan des nouveaux Offices; cette premiére Antienne, dis-je, est passée sous silence. L'éxemple de l'Eglise Métropolitaine seroit excellent à suivre. On n'y laisse toucher par l'Orgue aucune Antienne, étant juste que ces portions de l'Office qui annoncent la grandeur des Mystéres et des Fêtes, surtout aux I. Vêpres, ne soient pas comme supprimées. Je sçai plusieurs Eglises où à l'occasion du nouveau Bréviaire on a fait revivre la régle marquée ci-dessus, et où l'on se contente de faire toucher seulement les Neumes par les Orgues. L'usage de faire toucher les Antiennes par cet instrument est excusable dans les Pays où l'on suit le Bréviaire Romain; parceque selon cet usage l'Antienne se chante en entier avant chaque Pseaume. Ainsi pour soulager le Choeur on peut en ces Pays-là la faire toucher par l'Orgue après le Pseaume, la solemnité de la Fête et du Mystére étant suffisamment annoncée par le début [-244-] du Chant des Antiennes entiéres. Il n'en est pas de même dans le rit de Paris, où avant les Pseaumes on se contente d'entonner l'Antienne sans l'achever. Ainsi il est facile de voir que le Choeur n'ayant point chanté les Antiennes avant le Pseaume, doit la chanter après, comme on fait à Notre-Dame. Et puisque dans les Eglises où il n'y a pas d'Orgues, et qui par conséquent ne sont point riches, on vient bien à bout de chanter toutes les Antiennes, même avec les Neumes; pourquoi dans les Eglises mieux fournies ne pourroit-on pas les chanter, en laissant seulement à l'Orgue la Neume qui est un son sans paroles, lequel lui convient?]

Outre les Neumes qui terminent les Antiennes, il y en a une du second mode, laquelle se fait à la fin des versets après les Hymnes de Vêpres, et cetera. Elle est imprimée dans le Pseautier à la fin du premier Nocturne des Dimanches. L'usage de Paris est que le Choeur ne réponde point en Chant à ces versets: [ainsi il n'en chante jamais la Neume.]

[-245-] CHAPITRE VI.

Des Répons.

Article premier.

Des grands Répons.

DAns les grands Répons, qu'on appelle simplement du nom de Répons, tels que sont les Répons des Nocturnes, il y a trois choses à observer, qui sont l'Imposition, le Verset, et la Réclame.

L'Imposition ou Intonation finit presque toujours par une périélése, laquelle dans l'Antiphonier est suivie d'une barre transversale ou perpendiculaire. Le Choeur continue ensuite le Répons jusqu'au Verset.

Dans les Fêtes simples et semidoubles le Répons est entonné par un seul Chantre; dans les doubles, par deux.

Le Verset du Répons est chanté par celui ou par ceux qui ont entonné le Répons. Il a une double périélése selon l'usage de Paris, une au milieu, et une à la fin: si les paroles en sont courtes, il n'en a qu'une, qui est celle de la fin. Si ce Verset a un Chant propre, alors il a davantage de périéléses, à proportion de [-246-] la quantité des paroles. La périélése de la fin doit se chanter plus lentement, pour avertir par-là le Choeur, qu'il se dispose à chanter la reprise.

Le Verset étant fini, cette reprise est faite par le Choeur à l'endroit du Répons marqué d'une étoile et d'une double barre transversale.

Après la Réclame, si l'on doit dire Gloria Patri, on le trouve ou dans son lieu du Répons même s'il est propre, ou à la fin du livre selon le mode du Répons.

En l'Eglise Métropolitaine, on ne touche jamais de l'Orgue aux Répons des Vêpres ni des Nocturnes: ailleurs on en touche suivant l'usage des lieux. [Cependant il faut observer que si on partage le corps du Répons entre l'Orgue et le Choeur, ce n'est pas toujours l'astérisque ou étoile, non plus que les deux barres transversales, qu'il faut prendre pour la marque de ce partage; parcequ'il s'ensuivroit quelquefois de-là que la premiére partie du corps de ce Répons finiroit hétéroclitement, soit pour le sens, soit pour le Chant, et qu'elle resteroit suspendue à un et ou à un quia. Mais si on partage le corps du Répons en deux, soit avant le Verset, soit à la répétition qui se fait aux Fêtes Annuelles après le Gloria; en ce cas il faudra prévoir l'endroit où le Chant finira, [-247-] soit que ce soit l'Orgue qui l'éxécute, ou que ce soit un des côtés du Choeur: et pour éviter l'inconvénient de rester court après un et ou après un quoniam, il conviendra de marquer le lieu du partage, suivant que le sens l'éxige; parceque l'étoile n'est que pour indiquer la reprise d'après le Verset, et la croix pour désigner celle d'après le Gloria Patri, et non pour l'autre usage.]

Dans les Répons où avant le Verset on intercale un Pseaume ou bien un Cantique, on observe ce qui est marqué dans l'Antiphonier aux Vêpres du jour de Pâques sur le Laudate et l'In exitu. En ces cas, c'est le commencement du Verset qui régit la terminaison psalmodique de ce qu'on y chantera; laquelle sera différente, selon que ce commencement du Verset sera différemment modulé, et toujours suivant le systême rapporté ci-dessus dans la Table des Psalmodies.

Article II.

Des Répons brefs.

LEs Répons brefs sont toujours chantés par un seul, excepté à Prime et à Complies des doubles et au dessus, ausquelles Fêtes ce sont deux Clercs qui les chantent.

Celui qui le chante, fait une périélése à la [-248-] fin, comme on voit au Christe Fili de l'Antiphonier ou du Pseautier à Prime: le Choeur répéte le même Répons sans périélése.

Le tout est assez expliqué dans l'Antiphonier. On voit au Commun la maniére de les chanter avec Alleluia.

Ceux qui sont curieux des anciens Chants de Répons brefs qui auroient pû être rétablis, peuvent consulter la premiére Partie de cet Ouvrage, Chapitre VI. à la fin.

CHAPITRE VII.

Des Hymnes.

LE Chant des Hymnes est, ou propre, et en ce cas il est marqué en son lieu; ou commun, et alors à chacune des Heures il est marqué de trois maniéres pour les trois différences des Fêtes, qui sont les doubles et au dessus, les semidoubles et les simples.

On trouve dans le Pseautier les Chants des Hymnes de Prime, Tierce, Sexte, None et Complies. Le chant de l Hymne de Prime se diversifie, suivant que l'Antiphonier le marque; et il se prend sur un des Chants des Hymnes de la Fête, si le metre y convient. Lorsque le metre n'y convient pas, comme à la Chandeleur où aucune des Hymnes [-249-] n'est de petits Vers Iambes, on prend un Chant d'une autre Fête qui y a du rapport. Ainsi à ladite Fête de la Chandeleur, Jam lucis se chante sur l'ancien Chant d'A solis ortûs placé sur l'Hymne de Noel aux premiéres Vêpres.

Il n'en est pas de même de l'Hymne de Complies. Dans l'ancien Antiphonier on en varioit le Chant selon les Fêtes; ce qui obligeoit quelquefois de recourir à un Chant des Laudes peu fréquenté et peu sçû, et qui par conséquent étoit embarrassant pour le Choeur. Il y avoit encore un autre inconvénient qui consistoit à chanter au Tems Pascal, même les Dimanches, sur l'Hymne de Complies le Chant Férial de Te lucis. On a crû devoir remédier à tout cela, en fixant le Chant du premier mode, qui commence ut re mi sol sol fa mi re mi fa mi re, pour toutes les Fêtes doubles et au dessus, en quelque tems qu'elles se trouvent; ensorte que ce Chant ne se chantera jamais qu'à Complies. Celui qui commence fa mi sol la sol fa re fa mi sol fa mi, pour tous les jours qui se font de rit semidouble en tout tems et toute saison; et le troisiéme Chant qui est Férial, la ut ut ut ut ut si la, pour toutes les Féries généralement, excepté celles du Carême qui ont un Chant propre et particulier.

L'Antiphonier précédent étoit déja très-riche [-250-] en Chants d'Hymnes nouvelles de tous les metres et mesures usitées par les anciens Poëtes. Le nouvel Antiphonier a augmenté ce nombre de Chants à proportion du nombre d'Hymnes nouvelles qui ont été composées. Pour y joindre un supplément de Chants d'Hymnes, j'en ai tiré quelques-uns des Prolégoménes de l'ancien Antiphonier: tel est celui des Laudes de l'Epiphanie, et celui des Matines de la Vigile de l'Assomption. J'en ai aussi obtenu quelques-uns de personnes habiles et versées, et j'ai fourni le reste.

Si quelqu'un trouvoit encore qu'il n'y a pas assez de Chants différens d'Hymnes dans l'Antiphonier, quoiqu'il y en ait abondamment du metre Asclépiade, soit du dicolos, ou du tricolos appellé autrement Phérécrace, du metre Alcaïque, et du Sapphique en quantité, et de l'Iambe soit dimetre soit trimetre, autant qu'il est nécessaire, aussi-bien que du Trochaïque; il pourra recourir aux Chants suivans placés ici de surcroît pour les Eglises qui auront des Hymnes particuliéres à leurs Fêtes Patronales, et qui ne voudroient point admettre à cette Fête un Chant ordinaire de l'Antiphonier.

[-251-] Divers Chants d'Hymnes pour le metre Asclépiade appliqués sur l'Hymne des I. Vêpres de saint Germain Evêque d'Auxerre, qui est Patron d'un grand nombre d'Eglises dans les Diocéses de Paris, de Sens, de Bourges, de Chartres, d'Evreux, Séez, Lisieux, Bayeux, Autun, et cetera.

[signum] Les Hymnes Asclépiades de Saint Germain se chantent à Paris dans l'Eglise de Saint Germain l'Auxerrois sur l'ancien Chant du 4. qui est à la Fête-Dieu, et sur celui du I. qu'on a mis dans le nouvel Antiphonier de Paris au Commun des Docteurs, à Laudes, pour les Doubles.

[Lebeuf, Traité, 251; text: Du 1. SAEcli jam satis est muneribus datum: Te, Germane, suum te repetit Deus, Et mutare sacro tela pedo jubet Caesis ebria bestiis. Autre du 2. sur la seconde strophe. Injectum capiti rejicies onus Frustrà. Non alium plebs sibi flagitat, Rectorem] [LEBTRA2 35GF]

[-252-] [Lebeuf, Traité, 252; text: moriens non alium Pater Orbo substituit gregi. Autre du 5. sur la troisiéme strophe. O morum subditas, non sine numine, Mirandasque vices! Pontifici novo Fastus, deliciae, nomen, opes, genus Sordent: fit Deus omnia. Autre du 5. sur la quatriéme strophe. Tu qui siderea lucidus in domo AEterno propior Ponti fici sedes, Hunc Germane, tuis fac ovibus piâ Blandus concilies prece. Autre du 5. Sit laus summa Patri, summaque Filio: AEterno similis, gloria Flamini, Quo spirante] [LEBTRA2 36GF]

[-253-] [Lebeuf, Traité, 253,1; text: sacer cordis ahenei Mollit duritiem calor.] [LEBTRA2 37GF]

Division de la même Hymne pour Matines. Autres Chants du metre Asclepiade.

[Lebeuf, Traité, 253,2; text: Chant du 2. Hoc Pastore, tener grex ovium, trucis Fraudes aut rabiem nil metuas lupi: Te circumvigili providus excubat Custos sollicitudine. Chant du 3. Illi cura subest unica mentibus Infusâ tenebras luce repellere, Et queîs ipse flagrat subdere languidis Vivas pectoribus faces. Chant du 6. Illi deliciae cum lacrymis preces: Illi divitiae pauperiem pati: Illum perpetuis indociles juvat Artus frangere praelis.] [LEBTRA2 37GF]

[-254-] [Lebeuf, Traité, 254; text: Chant du 7. Somnos per gelidam carpit humum, levat Atro pane famem, sedat aquâ sitim; Et largâ miseris distribuit manu Quae parcus sibi subtrahit. Doxologie du 6. Sit laus summa Patri, summaque Filio: Sit par, alme, tibi gloria, Spiritus, Qui sacris habiles muneribus tuo Ungis chrismate Praesules. Amen.] [LEBTRA2 38GF]

Quoiqu'il y ait des Hymnes Asclépiades dont le troisiéme vers n'a que sept syllabes au lieu de douze, on peut cependant y ajuster le Chant des troisiémes vers de quelques-uns des Chants ci-dessus, en retranchant quelques notes. L'ancien Antiphonier donne le nom de Phérécrace à ces vers, et en fournit dans [-255-] les préliminaires deux Chants qui peuvent être proposés, et que voici:

[Lebeuf, Traité, 255,1; text: Du 5. pour plusieurs Evêques conjointement. O qui pro gregibus das animam tuis, Alto consilio quàm bene providos Caro ponis ovili Quos tu Christe vocas duces! Autre du 6. Hi justo populos judicio regunt: Hi de fonte bibunt quem sitiunt Deum; Et de Numine pleni In nos hi supereffluunt.] [LEBTRA2 39GF]

Divers Chants d'Hymnes pour le metre Alcaïque, appliqués sur l'Hymne de Saint Remy, composée par Santeuil.

[Lebeuf, Traité, 255,2; text: Chant du 1. VOs tûra Franci, gens sacra, Praesules, Magni sub aras fundite Praesulis; Qui vos et unxit, Christiani. Remigium celebrate, Reges.] [LEBTRA2 39GF]

[-256-] [Lebeuf, Traité, 256; text: Chant du 2. Primis sub annis jam procul urbibus, Cavae latebat rupis in angulo: Majore spectandum theatro Vindicat hunc bene nota virtus. Chant du 3. Frustrà repugnat; poscitur omnibus Votis, Sacerdos praeficitur Rhemis Nedum vir: impubes (*) sed annos Judicii gravitate pensat. Chant du 6. Fusis revertens victor ab hostibus Supplex ad hujus procubuit pedes, Tibi futurus, Christe, miles Depositis Clodoveus armis.] [LEBTRA2 40GF]

[-257-] Divers Chants d'Hymnes pour le metre Saphique, appliqués sur l'Hymne des II. Vêpres de saint Germain Evêque d'Auxerre.

[Lebeuf, Traité, 257; text: Chant du 1. SUbditis reges dare jura terris Gaudeant: reges tua vox in ipsos, Praesul, exercet graviora, Christo Auspice, jura. Italos, quò te sacer urget ardor! Ut subis fines, tumidae residunt In rebellantes populos tremendi Principis irae. Autre Chant du 1. Hic novae flagrans pietatis aura Prodit invitum: stupet Imperatrix, Et tuis subdit genibus superbam Cernua frontem. Chant du 2. Surda quin parent elementa verbo. Ut] [LEBTRA2 41GF]

[-258-] [Lebeuf, Traité, 258; text: jubes ponto, silet unda: centum Rupta miratur cecidisse ferri Robora carcer. Chant du 5. Ut jubes, morbi fugiunt nocentes: Lux redit caeco sua, voxque muto: Ipsa mors haustam revomit rapaci Gutture praedam. Chant du 6. Mox diem doctus properare summum, Frigidos moesto cineres ovili, Quod potes, legas, patriisque liber Redderis astris. Chant du 8. Heu! tuam vexant mala mille gentem. Tu salutari mala pelle curâ: Fac et illustret rediviva caecas Gratia mentes. Laetus aeternum celebret Parentem Orbis:] [LEBTRA2 42GF]

[-259-] [Lebeuf, Traité, 259,1; text: aeternum celebret Parentis Filium: par sit tibi cultus omni, Spiritus, aevo. Amen.] [LEBTRA2 43GF]

On peut ajouter à tous ces Chants un Chant Saphique du 6. qui est celui qu'on emploie à saint-Germain l'Auxerrois sur l'Hymne du Patron à Laudes. Elle commence ainsi:

[Lebeuf, Traité, 259,2; text: MItte pro caro solitas ovili, Pontifex, curas; Deus ipse mandat: Et laboranti fer opem Britanno Protinus orbi.] [LEBTRA2 43GF]

[signum] Divers Chants du metre Alcmane, outre ceux qui sont dans l'Antiphonier à Laudes de l'Epiphanie, à l'Assomption sur O vos aetherei, et à sainte Marie Egyptienne sur O vos cum citharis,

[Lebeuf, Traité, 259,3; text: Chant du 6. pour une Fête de Reliques de Saint Just, ou Justin. REgnat dum patriis spiritus astris, Dulces exuvias, utile tellus, Servat] [LEBTRA2 43GF]

[-260-] [Lebeuf, Traité, 260; text: depositum: stat tua menti, Stat pugnae sociis gloria membris. Autre Chant du 5. sur la seconde strophe. Quamvis exiguo corpore gentes Par ditare duas; grande superstes Vitae queîs specimen, queîs animosae Exemplum dederat nobile mortis. Autre Chant du 8. sur la suite de l'Hymne. Sacro quae maduit sanguine tellus, Donavitque mori, cetera grato Condat membra sinu: vertice gaudet, Nasci quae dederat terra sepulto.] [LEBTRA2 44GF]

[-261-] [signum] Divers Chants pour le genre Iambe trimetre, c'est-à-dire, des vers Iambes à six piés.

Comme c'est la mesure la moins légére de toutes, on ne dissimulera point que c'est en ce metre que l'on réussit moins à faire du Chant qui soit gracieux. Les Poëtes trouveront bon qu'après cette déclaration on les prie de ne plus composer d'Hymnes d'Eglises sur cette mesure; parceque quelque Chant grave que l'on fasse, chaque strophe dans l'éxécution ressemblera presqu'autant à une Antienne qu'à une Hymne.

L'antiquité n'a fourni sur ce metre que le Chant de Saint Pierre du 4. sur Aureâ luce. Dans les nouveaux Bréviaires on a admis quelques-uns pour la Fête de Saint Louis et un autre sur ce même metre à la Trinité, sçavoir, Sublime numen, qui a plus de majesté étant traité du 5. que du 4. Celui du 2. de la Vigile de l'Assomption à Matines, tiré des Préliminaires de l'ancien Antiphonier, a été conservé, parcequ'il est susceptible d'une mesure lyrique. En voici un autre tiré du même endroit.

[Lebeuf, Traité, 261; text: Hymne de Santeuil en l'honneur de Saint Benoît du 1. DEserta, valles, lustra, solitudines, Satis sub alta nocte, sub nigro] [LEBTRA2 45GF]

[-262-] [Lebeuf, Traité, 262; text: specu Celastis olim, quando terris degeret, Qui nunc olympo fulget inter Coelites. Autre Chant du 1. sur l'Hymne de Saint Sebastien du P. Gourdan. Sebastiani jam triumphantis caput, Cruore fuso, mille cingant laureae: Confixa mille spiculis, jam lucidae Splendore vestis membra circumfulgeant. Autre Chant du 1. sur une Hymne de Saint Pierre ès liens. Petrum, Tyranne, quid catenis obruis, jubesque condi carceris nigro specu? Quid trux satelles ante limen excubat? Carcer, satelles, vincla non Petrum tenent. Chant du 6. sur une des Hymnes de Saint Louis. Rex summe regum qui po-] [LEBTRA2 45GF]

[-263-] [Lebeuf, Traité, 263,1; text: tenti numine Quo sunt creata, regna nutu dividis, Dum thure fumant templa, voce personant, Audi profusas Regis in laudem preces.] [LEBTRA2 46GF]

[signum] Divers Chants du metre Iambique à quatre piés, appellé pour cette raison Dimetre.

Quoique cette mesure soit la plus féconde en Chants, et que l'Antiphonier de Paris en ait un très-grand nombre, voici cependant quelques modulations convenables à ce metre que j'ai crû pouvoir faire entrer dans ce recueil. Les uns de ces Chants pourront paroître gais, d'autres tendres et affectueux, et quelques-uns assez mâles pour être quelquefois employés dans les Octaves des Fêtes de Patron.

[Lebeuf, Traité, 263,2; text: Chant du 1. sur une Hymne de Santeuil. DE pone nomen Barbarae, Virgo vel agno mitior: Caput tuum qui demetit, Hoc convenit nomen patri.] [LEBTRA2 46GF]

[-264-] [Lebeuf, Traité, 264; text: Autre du 1. sur une Hymne de sainte Anne. Promissa mundo gaudia Jam sperat humanum genus: Adsunt beati conjuges, Orbique Christum praeparant. Autre du 1. sur une ancienne Hymne de sainte Anne. Clarae diei gaudiis Gestit parens Ecclesia, Annamque Judaeae decus, Matrem Mariae concinit. Chant du 2. en A. sur l'Hymne de Saint Bernard qu'on on chante à la Transfiguration. Jesu, dulcedo cordium, Fons vivus, lumen mentium, Excedens omne gaudium, Et omne desiderium. Autre Chant du 2. sur une strophe de la même Hymne. Jesu mi bone, sentiam Amoris tui copiam: Da mihi per praesentiam] [LEBTRA2 47GF]

[-265-] [Lebeuf, Traité, 265; text: Tuam videre gloriam. Chant du 5. sur une Hymne de Santeuil pour saint Laurent. Nondum satis dignum Deo Christi probasti militem; Tyranne; cruda sunt tui Furoris haec praeludia. Autre Chant du 5. sur une Hymne du P. Gourdan pour saint Sébastien. Sebastianus aethere Flagrans, inardescit fidem Fuso tueri sanguine, Romamque jam victor subit. Ancienne Hymne de Saint Louis, tirée de la Sainte Chapelle. Studeamus extollere Ludovicum ex viribus, Quem scimus Dei munere Dignum devotis mentibus. Autre Chant du 6. sur une des Hymnes nouvelles de Saint Louis. Suo beatam Gallia Dum] [LEBTRA2 48GF]

[-266-] [Lebeuf, Traité, 266,1; text: Rege sese praedicat, En Ludovicum trans mare Divina poscunt praelia. Autre Chant du 6. sur une autre strophe de la même Hymne. Sed inter ipsa vincula Invicta virtus claruit: Modestus inter prospera, Et fortis in laevis fuit.] [LEBTRA2 49GF]

[signum] Chants pour les Hymnes du metre Trochaïque.

Outre celui de Pange lingua, celui de la Fête des cinq Playes, celui de la Fête de Saint Michel, et celui de la Dédicace, j'ai crû pouvoir indiquer ceux-ci:

[Lebeuf, Traité, 266,2; text: Du 1. sur Saint Paul et Saint Estienne. Bon pour les commencemens par exclamation. Quos in hostes, Saule, tendis, Quo furore percitus? Immolare quid tot ardes Innocentes victimas? Insequendo quos lacessis, O novam pugnâ stupendâ Martyris victoriam! Caritate servat hostem, Servat hostis vulnere: Ille dum perit, triumphat;] [LEBTRA2 49GF]

[-267-] [Lebeuf, Traité, 267; text: Senties mox vindicem. Hic coronat, dum ferit. Du 3. Des cinq Playes. Prome vocem, mens, canoram: Plange tristi carmine; Dic crucifixi dolores, Mortui dic vulnera, Innocens quae sponte Christus Pro reis fert victima.] [LEBTRA2 50GF]

[signum] Le metre Brachycatalecte est celui dont chaque vers n'est composé que de six syllabes. On ne trouve de ce metre que l'ancienne Hymne Ave maris stella, dont le Chant solemnel n'ayant plus lieu à Paris aux Grandes Fêtes, quelques-uns ont crû qu'on pouvoit l'ajuster sur le petit metre Iambique, quoiqu'il ait deux syllabes de plus.

Il seroit inutile de proposer ici des modulations de ce metre qui est très-ingrat et très-peu employé.

[signum] A l'égard du metre Elégiaque, il n'y a que la seule Hymne Virgo Dei genitrix, dans laquelle on l'ait conservé à Paris. Si on s'en [-268-] sert encore ailleurs en d'autres occasions, on a dû reconnoître que c'est une mesure ingrate pour le Chant.

Observations sur la maniére d'éxécuter le Chant des Hymnes.

IL faut remarquer que comme chaque vers d'Hymne est composé d'un certain nombre de syllabes, on ne peut pas les chanter éxactement qu'en observant ce nombre: c'est pour cela que dans l'Antiphonier on a marqué en caractéres italiques les portions de syllabes où se font les élisions; afin qu'en chantant on ne fasse sonner que très-légérement ces syllabes surabondantes.

Imposition ou Intonation des Hymnes.

L'endroit où doit se faire cette intonation, est marqué par une double barre transversale s'il y a une cadence à faire.

A Prime, Tierce, Sexte, None et Complies, les Hymnes sont entonnées par le Célébrant sans aucune cadence. De même le Te Deum: de même aussi le Veni Creator, et le Tantum ergo, si c'est le Célébrant qui l'entonne. Mais quoique le Célébrant soit dispensé de faire les cadences périéléses aux Hymnes, il y observe cependant les régles du machicotage, comme il paroît dans l'Intonation de l'Hymne de [-269-] Complies du Carême, qui est mise en son lieu, et dans celle des Hymnes de Tierce que voici:

[Lebeuf, Traité, 269,1; text: O fons amoris Spiritus. Veni, Creator Spiritus.] [LEBTRA2 50GF]

A Vêpres, à Matines et à Laudes, l'Hymne est entonnée par le Chantre en sa stalle de Choeur, ou au milieu du Choeur, selon la dignité de la Fête, et toujours avec cadence.

Dans les grands metres comme sont l'Asclépiade, le Phérécrace, l'Alcaïque, l'Alcmane, le Saphique, l'Intonation se fait à la césure ou moitié du premier vers: mais dans les petits vers on chante pour Intonation le premier vers entier, excepté cependant les Hymnes qui suivent:

Celle de l'Avent se commence ainsi:

[Lebeuf, Traité, 269,2; text: Statuta.] [LEBTRA2 50GF]

Le Choeur, decreto Dei.

Et de même Laetare du Commun des Apôtres pour la Fête de Saint Thomas.

Au Tems de la Passion, on observe le même usage, lorsque cela se peut, et que le partage peut se faire après la troisiéme syllabe du premier vers. Ainsi on dit:

[Lebeuf, Traité, 269,3; text: Vexilla.] [LEBTRA2 50GF]

Le Choeur continue, Regis prodeunt.

[-270-] et semblablement les Hymnes du même tems:

[Lebeuf, Traité, 270,1; text: Dum Christe. Dum spargit. Illaesa.] [LEBTRA2 50GF]

Si quelque Hymne Trochaïque se trouvoit dans le cas où étoit l'ancienne Tibi Christe de la Fête Saint Michel, et que le mot fût fini à la quatriéme syllabe, l'Intonation s'y feroit pareillement sans dire le vers entier: et cela de cette maniére:

[Lebeuf, Traité, 270,2; text: Tibi, Christe.] [LEBTRA2 50GF]

Autres variétés des Intonations d'Hymnes.

Pour retenir de mémoire ces variétés, il faut sçavoir qu'on observe dans ces sortes d'Intonations les mêmes régles que dans l'Intonation des Antiennes. Or afin de rendre plus sensible la pratique de l'addition de notes, celle du retranchement et celle de la substitution, je vais donner ici en une colonne le Chant du premier Vers simple et dénué des notes qui en forment l'Intonation; et dans l'autre colonne, ce même Chant orné de son Intonation.

[-271-] [Lebeuf, Traité, 271; text: Die dierum principe. Ad templa nos rursum vocat. Labente jam solis rotâ. Jam desinant suspiria. Quid obstinata pectora. Audi, benigne Conditor.] [LEBTRA2 51GF]

[-272-] [Lebeuf, Traité, 272; text: Solemne nos jejunii. Stupete, gentes. Matris intactae. Audimur; almo Spirtus. Exite, filiae Sion. Laetare, coelum, plausibus. Ex quo salus mortalium.] [LEBTRA2 52GF]

[-273-] [Lebeuf, Traité, 273; text: Ex quo salus mortalium. Sacris solemniis. Christi Martyribus. Christe, Pastorum. Ecce sedes hîc Tonantis. O quàm glorificâ. Virgo Dei Genitrix.] [LEBTRA2 53GF]

[-274-] [Lebeuf, Traité, 274,1; text: O splendor aeterni Patris. (a)] [LEBTRA2 54GF]

Sur l'Amen des Hymnes.

Dans l'Antiphonier précédent (de 1681.) on a essayé d'introduire une différence entre l'Amen des Hymnes de Chant plagal, et l'Amen des Hymnes de Chant authente; c'est-à-dire que l'Amen du second mode étoit moins retentissant que celui du premier, et se devoit

chanter ainsi:

[Lebeuf, Traité, 274,2; text: Amen.] [LEBTRA2 54GF]

et ainsi de chaque couple. Mais l'expérience a fait voir que cela étoit impratiquable, et que le peuple ne pouvoit pas s'accoutumer à cette différence, quand même le Clergé auroit tenté de la mettre en vigueur: c'est pourquoi il a paru qu'il étoit plus à propos de noter tous les Amen de chaque mode par des notes également disposées dans le plagal comme dans l'authente.

Ainsi on dit au 1.

[Lebeuf, Traité, 274,3; text: Amen. au 2. 3. et 4.] [LEBTRA2 54GF]

[-275-] [Lebeuf, Traité, 275,1; text: au 5. Amen. 6. 7. 8.] [LEBTRA2 54GF]

CHAPITRE VIII.

Des petits Versets on Versicules.

DAns les Nocturnes après les Pseaumes, à Laudes et à Vêpres après l'Hymne, les Versicules se terminent par une diaptose suivie d'une neume comme elle est notée dans le Pseautier, et comme la voici:

[Lebeuf, Traité, 275,2; text: Domine.] [LEBTRA2 54GF]

et de même, lorsque le dernier est monosyllabe ou Hébreu indécliné.

On répond en silence pendant la durée de la neume.

Les trois jours de devant Pâque, à l'Office de Ténébres, et aux Nocturnes des Morts ces Versets d'après les Pseaumes ont un Chant particulier qui est noté en son lieu.

Il y a des régles spéciales pour les petits Versets des Commémorations, surtout aux Semidoubles et aux Simples. Si l'Antienne qui les précéde, est du premier mode, ou du 5, ou [-276-] du 7, ou du 8, on chante ces petits Versets sur le son de la note finale de cette Antienne. Si l'Antienne est du 3 ou du 4, on éléve d'un demiton au dessus de la note finale la dominante de ce Verset. Après une Antienne du 2 ou du 4 en A, on prend la dominante du Verset deux tons plus bas, c'est-à-dire à la tierce majeure; de maniére que dans le 2 en D la teneur du Versicule est sur la corde du [rob] mol. A l'égard des Antiennes du sixiéme mode, les petits Versets qui les suivent, ont leur dominante sur la quarte au dessous de la note finale. Il y a des éxemples de tout cela dans l'Antiphonier.

Les petits Versets qui suivent les Répons brefs, sont modulés suivant la même régle. De-là vient que le Répons Exurge et le Verset Custodi me pour Prime et Complies des Semidoubles et au dessus sont élevés d'un demiton au dessus de la corde finale du Répons bref qui les précéde, et que le Verset Deduc me du Répons bref Inclina à Tierce du Dimanche, qui est du 4 en A, a sa dominante abaissée d'une tierce au dessous de la note finale du Répons. Par la même raison tous les Versets d'après les Répons brefs du sixiéme mode qui sont les plus communs, sont abaissés à la quarte au dessous de la note finale. Cependant si c'est un Enfant de Choeur qui chante [-277-] ces Répons brefs du six, ou une autre voix de dessus; alors, comme il seroit difficile à de telles voix de se faire bien entendre roulant sur la quarte au dessous de la finale, et devant descendre encore un ton et demi plus bas, on leur permet de chanter le petit Verset sur la même corde sur laquelle le Répons bref a fini. Quelle que soit la corde sur laquelle on chante ces Versets, leur derniére syllabe est abaissée à un ton et demi au dessous de leur dominante, c'est-à-dire à la tierce mineure. Si le Verset finit par un mot qui ait plus de deux syllabes comme Custodi me, Domine, ut pupillam oculi, les deux derniéres syllabes sont abaissées en même tems.

Si le Verset finit par un monosyllabe ou nom Hébreu non décliné, en ce cas on ne descend point à la tierce mineure pour désigner la fin de ce Verset; mais on fait sur cette derniére syllabe une diaptose de demiton, de même qu'elle est notée dans le Pseautier à Prime sur Exurge, Domine, adjuva nos.

La réponse à ces petits Versets se chante de la même maniére qu'on les a chantés, à moins qu'elle ne finisse par un monosyllabe ou par un nom Hébreu indécliné; car alors toute la réponse se chante à l'unisson sans aucune infléxion.

Tous les autres Versets, comme le Verset Sacerdotal, [-278-] les Versets des Preces se chantent de même sur la corde fa, et se finissent sur la corde re: mais s'ils finissent par un monosyllabe ou un mot Hébraïque indécliné, on les chante tout droit. La même chose s'observe dans la réponse.

Cependant Domine, labia mea aperies, et Converte nos se chantent également tout droit. Deus, in adjutorium se chanteroit pareillement tout droit, si l'usage n'étoit pas de monter d'un ton sur la troisiéme syllabe du mot adjutorium.

Alleluia qui suit le Deus, in adjutorium, se chante ainsi:

[Lebeuf, Traité, 278,1; text: Alleluia.] [LEBTRA2 54GF]

Pour ce qui est de Laus tibi, Domine Rex aeterna gloriae, on ne doit ni monter ni descendre en chantant ces six mots; mais on doit aller tout droit, comme on l'observe éxactement à Notre-Dame et dans les Collégiales.

Dans beaucoup de Paroisses de la Campagne, on laisse chanter les enfans

[Lebeuf, Traité, 278,2; text: Alleluia. ou bien] [LEBTRA2 54GF]

Ces deux maniéres doivent être rejettées de l'usage de Paris, aussi-bien que les élévations de voix sur aeternae gloriae. Les Maîtres d'Ecole pourront faire attention à ces deux points, et y remédier.

CHAPITRE IX.

De l'Invitatoire, et du Pseaume Venite.

DAns les Fêtes doubles et au dessus les Choristes chantent l'Invitatoire en entier avant le Pseaume Venite, et font une périélése à la fin. Le Choeur répéte le même Invitatoire aussi en entier, sans faire de périélése. Ensuite les Choristes chantent le Pseaume Venite: et après chacun des versets de ce Pseaume, le Choeur répéte l'Invitatoire en entier; mais après le Gloria Patri, on ne répéte que la derniére moitié de l'Invitatoire, en reprenant à l'endroit marqué d'une étoile. Après quoi les Choristes reprennent le commencement de l'Invitatoire, et l'entonnent avec cadence; puis le Choeur le continue et le finit.

Aux Fêtes Semidoubles on fait ainsi pour l'Invitatoire. Un des Chantres, ou bien deux, chantent la moitié de l'Invitatoire, et font une cadence à la fin de cette moitié; le Choeur continue le reste. Ensuite après le premier Verset du Pseaume il répéte l'Invitatoire en entier: après les autres versets, le Choeur ne chante que la derniére moitié, si ce n'est après le Gloria Patri, qu'il le chante encore en entier.

[-280-] Aux Fêtes simples, on suit le même usage.

A ces Semidoubles dans l'Eglise Métropolitaine l'Invitatoire et le Venite sont chantés par deux, et ailleurs par un seul: mais aux Fêtes Simples l'Invitatoire aussi-bien que le Venite ne sont chantés que par un seul Ecclésiastique qui est debout à sa place de Choeur, et tourné vers l'Autel.

Au tems Pascal, on ajoute Alleluia au bout de l'Invitatoire, sur le même Chant (ou approchant) qu'il se chante à la fin des Antiennes dans le même tems; et cela selon le mode de l'Invitatoire: quoique pour la ressemblance de la partie conclusive avec le tout, il paroisse que lorsque le corps de l'Invitatoire est chargé de beaucoup de notes, il seroit mieux que l'Alleluia en fût aussi chargé à proportion.

CHAPITRE DERNIER.

Sur les Benedicamus.

A La fin de toutes les Heures, excepté Laudes et Vêpres, le Benedicamus doit être ainsi chanté par le Célébrant:

[Lebeuf, Traité, 280; text: Benedicamus Domino. Le Choeur répond: Deo gratias.] [LEBTRA2 55GF]

Il faut éviter à cette occasion de descendre [-281-] dès la premiére syllabe de Domino et de gratias.

A Laudes et à Vêpres des Semidoubles et des Simples le Benedicamus est ainsi chanté par un Clerc debout en sa place de Choeur et tourné vers l'Autel:

[Lebeuf, Traité, 281; text: Benedicamus Domino. Le Choeur répond: Deo gratias.] [LEBTRA2 55GF]

Aux Fêtes Doubles c'est le même Chant, à la différence qu'il est chanté par deux Clercs placés entre le banc des Choristes et l'Aigle.

Aux Fêtes où l'on doit toucher de l'Orgue, on touche cet instrument pour le Benedicamus, et le Choeur répond Deo dicamus gratias, comme il est noté à la fin de l'Antiphonier.

S'il y a dans l'Office deux Benedicamus à chanter, le premier se chante comme il est marqué ci-dessus par les deux Clercs, et on ne touche de l'Orgue qu'au second.

Dans les Eglises où il n'y a point d'Orgues, à toutes les Fêtes Solemnelles, soit majeures, soit mineures, le Benedicamus qui termine entiérement l'Office des Vêpres, se chante du 5. en C. comme il est marqué au même lieu; et aux Annuelles il se chante du second, qui est un Chant plus chargé, et qui a été tiré [-282-] de la neume de l'ancien Répons Stirps Jesse, où elle étoit sur le dernier mot du verset.

Lorsque la réponse Deo dicamus gratias du 5. se chante pour la rentrée au Choeur après une Station faite dans la Nef, on peut redoubler le Chant à l'éxemple de la Métropolitaine, pour avoir le tems de rentrer avant de commencer Complies. Ces réduplications de neumes étoient fort communes autrefois sur le dernier mot du corps des grands Répons composés en France. Voici celle dont il s'agit:

[Lebeuf, Traité, 282; text: Deo dicamus gratias.] [LEBTRA2 55GF]

[-283-] Maniére de chanter les Leçons à l'Office de la Nuit.

Le Lecteur dit en tombant à la quinte:

[Lebeuf, Traité, 283,1; text: Jube, domne, benedicere.] [LEBTRA2 55GF]

Exemples des Leçons de Noël.

[Lebeuf, Traité, 283,2; text: Primo tempore, le reste tout droit jusqu'à Galilaeae gentium.] [LEBTRA2 55GF]

On fait ainsi lorsque le mot est dactylique; la bréve est la premiére placée à la quinte.

En d'autres cas sans bréve, on dit:

[Lebeuf, Traité, 283,3; text: lux orta est eis.] [LEBTRA2 55GF]

Si le mot qui finit une période, c'est-à-dire, qui est placé devant un point, est Hébreu indécliné; au lieu de tomber à la quinte, on fait une diaptose ou intercidence de cette sorte:

[Lebeuf, Traité, 283,4; text: sicut in die Madian.] [LEBTRA2 56GF]

Si la phrase ou période finit par un mot composé d'une seule syllabe, c'est-à-dire, si ce monosyllabe est suivi d'un point, on fait [-284-] de même la diaptose sur ce monosyllabe. Exemple:

[Lebeuf, Traité, 284,1; text: quod os Domini locutum est.] [LEBTRA2 56GF]

S'il se présente un point d'interrogation, comme Quid clamabo? ou un point d'exclamation, comme Quàm pulcra es, carissima, in deliciis! on ne fait aucune infléxion avant ces points, mais on traîne seulement un peu plus sur l'avant-derniére syllabe; de cette sorte:

[Lebeuf, Traité, 284,2; text: Quid clamabo? carissima in deliciis!] [LEBTRA2 56GF]

Maniére de finir les mêmes Leçons.

[Lebeuf, Traité, 284,3; text: Tu autem, Domine, miserere nostrî. Le Choeur répond: Deo gratias.] [LEBTRA2 56GF]

Les Leçons du Prophéte Isaïe pendant l'Avent se terminent ainsi:

[Lebeuf, Traité, 284,4; text: Haec dicit Dominus Deus: Convertimini ad me, et salvi eritis.] [LEBTRA2 56GF]

Le Choeur ne répond rien.

Les Leçons du Prophéte Jérémie depuis [-285-] le Dimanche de la Passion jusqu'au Mercredi Saint se finissent ainsi:

[Lebeuf, Traité, 285,1; text: Jerusalem, convertere ad Dominum Deum tuum.] [LEBTRA2 56GF]

Le Choeur ne répond rien.

Les Leçons de l'Office des Morts se terminent ainsi:

[Lebeuf, Traité, 285,2; text: et si manè me quaesieris, non subsistam.] [LEBTRA2 57GF]

S'il y a une syllabe bréve pour avant-derniére, on dit:

[Lebeuf, Traité, 285,3; text: sempiternus horror inhabitat.] [LEBTRA2 57GF]

Maniére de chanter les Prophéties ou Leçons de la Messe qui se prononcent avant l'Epitre.

On commence ainsi:

[Lebeuf, Traité, 285,4; text: Lectio libri Genesis. ou Lectio libri Exodi. Lectio Danielis Prophetae.] [LEBTRA2 57GF]

[-286-] On observe dans ces Leçons les mêmes régles que dans celles de Matines; mais elles ne finissent ni par Tu autem, ni par Haec dicit, ni par la formule Jerusalem.

La terminaison se fait sur le dernier mot de la Leçon même, par une diaptose ou intercidence, de cette sorte:

[Lebeuf, Traité, 286,1; text: ab universo opere quod patrârat. ou à turbine et à pluvia.] [LEBTRA2 57GF]

Si le dernier mot de toute la Leçon est Hébreu indécliné, ou monosyllabe, la diaptose (pour marquer l'imperfection de ce mot) se fait sur la derniére syllabe, laquelle est censée tenir lieu d'avant-derniére, de cette sorte:

[Lebeuf, Traité, 286,2; text: in Jerusalem. conversatus est.] [LEBTRA2 57GF]

Maniére de chanter l'Epitre.

DAns les Epitres de la Messe, toute syllabe sur laquelle est marqué cette figure [v] dans le Missel, est abaissée à la tierce mineure; et la syllabe chargée de cette autre figure [^] est pareillement élevée à la tierce mineure.

[-287-] Exemple sur l'Epitre du 1. Dimanche de l'Avent.

[Lebeuf, Traité, 287,1; text: Lectio Epistolae beati Pauli Apostoli ad Romanos. Fratres; Hora est jam nos de somno surgere: nunc enim propi or est nostra salus, quàm cùm credidimus.] [LEBTRA2 58GF]

L'asterisque ou petite étoile marquée sur la fin de l'Epitre, signifie que la syllabe sur laquelle elle est, doit être conduite sur les notes sol, la, ut, pour marquer que le Lecteur va finir.

[Lebeuf, Traité, 287,2; text: et carnis cu ram ne feceri tis in desideriis.] [LEBTRA2 58GF]

S'il se présente un point interrogant ou un point d'admiration dans le cours de l'Epitre, on ne fait ancune infléxion, non plus que dans les autres Leçons. On dit tout simplement par éxemple:

[Lebeuf, Traité, 287,3; text: Quid dicam vobis? Laudo vos?] [LEBTRA2 58GF]

[-288-] Maniére de chanter l'Evangile à la Messe.

ON observe les mêmes régles que pour l'Epitre, sinon qu'au lieu de cette marque [v] il y a fréquemment celle-ci [signum], qui signifie que la syllabe sur laquelle elle est imposée doit être allongée d'une diaptose; cette syllabe au reste est ordinairement l'avant-derniére:

Ainsi on dit:

[Lebeuf, Traité, 288; text: Dominus vobiscum, on répond: Et cum spiritu tuo. Sequentia sancti Evangelii secundùm Lucam. Répons. Gloria tibi, Domine. In illo tempore; Loquente Jesu ad turbas, extollens vocem quaedam mulier de turba, dixit illi: Beatus venter qui te porta-] [LEBTRA2 59GF]

[-289-] [Lebeuf, Traité, 289,1; text: vit, et ubera quae suxisti! At ille dixit: Quinimò, beati qui audiunt verbum Dei, et custodiunt illud.] [LEBTRA2 59GF]

Exemples de Tierces jointes et disjointes tant en descendant qu'en montant, telles que le Maître peut les faire chanter pour exercer ses Ecoliers sur l'échelle représentée ci-dessus, page 152. et 156.

[Lebeuf, Traité, 289,2; text: Exemples de Quartes. Autres.] [LEBTRA2 60GF]

[-290-] [Lebeuf, Traité, 290; text: Exemples de Tierces par B mol dans le haut. Exemples de Quartes par B mol dans le haut. Exemples de Tierces par B mol dans le bas. Exemples de Quartes avec le B mol, tant dans le haut que dans le bas.] [LEBTRA2 60GF]

[-291-] TABLE DU TRAITÉ HISTORIQUE.

CHAPITRE I. QVelle est la meilleure maniére d'insinuer les principes du Chant aux enfans, et combien il est utile de le leur enseigner. Enfans enseignés par des Maîtres illustres, ou devenus illustres eux-mêmes. page 1.

CHAPITRE II. De l'estime que l'on a fait de tout tems du Chant Ecclésiastique. Des plus notables personnages qui l'ont aimé, qui en ont composé, ou qui l'ont enseigné, ou enfin qui en ont transcrit. page 14.

CHAPITRE III. Des anciens Auteurs du Chant Romain. Son alliance avec le Chant Gallican. Les augmentations qui y ont été faites. Les altérations de ce Chant, et leurs causes. Nature de l'Antiphonier de Paris, tel qu'il est aujourd'hui. page 30

CHAPITRE IV. Variétés des Psalmodies qui ont cours en France. Idée des variétés sur le premier mode, pour faire comprendre que par tout païs l'on convenoit de lier toujours tel commencement d'Antienne à telle terminaison Psalmodique. page 51.

Article I. Terminaisons de la premiére espéce de premier mode ou de premier ton. page 54.

Article II. De la seconde espéce de premier mode. page 68.

CHAPITRE V. Des espéces de Chants qui paroissent émanées du Chant Grégorien ou Romain, et qui se sont fait entrée dans l'Eglise. Différens témoignages des anciens Auteurs sur ces sortes de chants. page 69.

[-292-] CHAPITRE VI. Changemens que l'Organisation et le Déchant ont introduit dans le Chant Grégorien. Influences de ces sciences dans la composition de ce Chant. Altération de l'ancienne douceur du Chant, causée par les grosses voix, et par le défaut de connoissance des langues Orientales. page 95.

CHAPITRE VII. De quelques anciennes Piéces de Plainchant, qui ont été abolies autrefois avec raison à Paris et ailleurs; et de quelques autres modulations dans le genre du Chant Grégorien, qui n'auroient jamais dû l'être. page 115.

TABLE DU TRAITÉ PRATIQUE.

CHAPITRE I. MEthode la plus simple d'enseigner la gamme, en figurant perpendiculairement sur le papier les demitons et les tons, les intervalles de tierce mineure, et ceux de tierce majeure. page 151.

CHAPITRE II. Régles pour connoître en général la nature de chaque piéce de Chant. page 166.

CHAPITRE III. Des notes ou signes avec lesquels on marque la quantité ou durée des sons. page 174.

CHAPITRE IV. De la Psalmodie ou du Cchant des Pseaumes et Cantiques. page 178.

Article I. De l'Intonation de la Psalmodie. page 179.

Article II. De la teneur de la Psalmodie. page 181.

Article III. De la médiation ou médiante. Ibidem

Article IV. De la terminaison de la Psalmodie. page 183.

TABLE De la maniére d'entonner les Pseaumes et les Cantiques, et de faire la médiation des Versets, [-293-] aussi-bien que la terminaison, suivant toutes les différences de chaque mode ou ton. page 188.

CHAPITRE V. Des Antiennes. page 226.

Article I. De l'Intonation des Antiennes. Ibidem

Article II. Des Neumes. page 239.

CHAPITRE VI. Des Répons.

Article I. Des grands Répons. page 245.

Article II. Des Répons brefs. page 247.

CHAPITRE VII. Des Hymnes. page 298.

Divers Chants d'Hymnes pour le metre Asclepiade, page 251.

Divers Chants pour le metre Alcaïque. page 255.

Divers Chants pour le metre Saphique. page 257.

Divers Chants pour le metre Alcmane. page 259.

Divers Chants pour le genre Iambe trimetre. page 261.

Divers Chants pour le genre Iambique Dimetre. page 263.

Chants pour les Hymnes du metre Trochaïque. page 266. Observations sur la maniére d'éxécuter le Chant des Hymnes. page 268.

Imposition ou Intonation des Hymnes. Ibidem

Autres variétés des Intonations d'Hymnes. page 270.

Sur l'Amen des Hymnes. page 274.

CHAPITRE VIII. Des petits Versets. page 275.

CHAPITRE IX. De l'Invitatoire et du Pseaume Venite. page 279.

CHAPITRE DERNIER. Sur les Benedicamus. page 280.

MANIERE de chanter les Leçons de Matines et de la Messe. page 283.

MANIERE de chanter l'Epitre à la Messe. page 286.

MANIERE de chanter l'Evangile à la Messe. page 288.

EXEMPLES de Tierces et de Quartes. page 289.

FIN.

[-294-] APPROBATION DU CENSEUR ROYAL.

J'Ai lû par ordre de Monseigneur le Chancelier un Manuscrit, qui a pour titre Traité Historique sur le Chant Ecclésiastique, et cetera et cet ouvrage plein de recherches curieuses et instructives sur cette matiére, m'a paru très-digne de l'impression. Fait à Paris, ce 21. Mai 1739.

BURETTE.

PRIVILEGE DU ROI.

LOUIS par la grace de Dieu, Roi de France et de Navarre: A nos amés et féaux Conseillers, les gens tenans nos Cours de Parlement, Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôtel, Grand Conseil, Prévôt de Paris, Baillifs, Sénéchaux, leurs Lieutenans Civils et autres Justiciers qu'il appartiendra, Salut. Notre bien-amé le Sieur Abbé Lebeuf, Chanoine et Sous-Chantre de l'Eglise Cathédrale d'Auxerre, nous ayant fait exposer qu'il souhaiteroit faire imprimer et donner au Public des Observations sur l'Histoire Ecclésiastique et Civile de Paris, et cetera Traité Historique sur le Chant Ecclésiastique par ledit Sieur Lebeuf, et cetera s'il nous plaisoit lui accorder nos Lettres de Privilége sur ce nécessaires, offrant pour cet effet de les faire imprimer en bon papier et beaux caractéres, suivant la feuille imprimée ci-attachée pour modéle sous le contre-scel des Présentes. A ces causes, voulant traiter favorablement ledit Sieur exposant, et reconnoître son zéle, en lui donnant les moyens de nous le continuer, Nous lui avons permis et permettons par ces Présentes de faire imprimer lesdits Ouvrages ci-dessus spécifiés en un ou plusieurs volumes, conjointement ou séparément, autant que de fois que bon lui semblera, et de les faire vendre et débiter par tout notre Royaume pendant le tems de neuf années consécutives, à compter du jour de la datte desdites Présentes. Faisons défenses à toutes sortes de personnes de quelque qualité et condition qu'elles soient, d'en introduire d'impression étrangére dans aucun lieu de notre obéissance; comme aussi à tous Libraires, Imprimeurs et autres, d'imprimer, faire imprimer, vendre, faire vendre, débiter, ni contrefaire lesdits Ouvrages ci-dessus exposés, en tout ni en partie, ni d'en faire aucuns [-295-] extraits sous prétexte que ce soit d'augmentation, correction, changement de titre ou autrement, sans la permission expresse et par écrit dudit Sieur exposant ou de ceux qui auront droit de lui, à peine de confiscation des éxemplaires contrefaits, de six mille livres d'amende contre chacun des contrevenans, dont un tiers à Nous, un tiers à l'Hôtel-Dieu de Paris, l'autre tiers audit Sieur exposant, et de tous dépens, dommages et interêts: à la charge que ces Présentes seront enregistrées tout-au-long sur le Registre de la Communauté des Libraires et Imprimeurs de Paris dans trois mois de la datte d'icelles; que l'impression desdits Ouvrages sera faite dans notre Royaume et non ailleurs, et que l'Impétrant se conformera en tout aux Réglemens de la Librairie, et notamment à celui du dix Avril 1725. et qu'avant que de les exposer en vente, les manuscrits ou imprimés qui auront servi de copie à l'impression desdits Ouvrages, seront remis dans le même état où les approbations y auront été données, ès-mains de notre tres-cher et féal Chevalier leSieur Daguesseau, Chancelier de France, Commandeur de nos Ordres; et qu'il en sera ensuite remis deux éxemplaires de chacun dans notre Bibliothéque publique, un dans celle de notre Château du Louvre, et un dans celle de notre très-cher et féal Chevalier leSieurDaguesseau, Chancelier de France, Commandeur de nos Ordres; le tout à peine de nullité des Présentes: du contenu desquelles Nous mandons et enjoignons de faire jouir ledit sieur Exposant ou ses ayans cause pleinement et paisiblement, sans souffrir qu'il leur soit fait aucun trouble ou empéchement. Voulons que la copie desdites Présentes, qui sera imprimée tout-au-long au commencement où à la fin desdits Ouvrages, soit tenue pour duement signifiée, et qu'aux copies collationnées par l'un de nos amés et féaux Conseillers et Sécretaires foi soit ajoutée comme à l'original. Commandons au premier notre Huissier ou Sergent de faire pour l'éxécution d'icelles tous actes requis et nécessaires, sans demander autre permission, et nonobstant Clameur de Haro, Chartre Normande, et Lettres à ce contraires. Car tel est notre bon plaisir. Donné à Paris le neuviéme du mois de Juin, l'an de grace mil sept cent trente-neuf, et de notre Régne le vingt-quatriéme. Par le Roi en son Conseil. Signé, SAINSON.

Registré ensemble la cession sur le Registre X. de la Chambre

Royale et Syndicale des Libraires et Imprimeurs de Paris, Numéro 250. fol. 228. conformément au Réglement de 1723. [-296-] qui fait défenses, art. 4. à toutes personnes de quelque qualité qu'elles soient, autres que les Libraires et Imprimeurs, de vendre, débiter et faire afficher aucuns Livres pour les vendre en leurs noms, soit qu'ils s'en disent les Auteurs ou autrement, et à la charge de fournir à ladite Chambre Royale et Syndicale huit éxemplaires de chacun, prescrits par l'article 108. du même Réglement. A Paris, le 26. Juin I739.

Langlois, Syndic.

Le Sieur Lebeuf a cédé et transporté pour toujours aux Sieurs Claude-Jean-Batiste Herissant, et Jean-Thomas Herissant, Libraires a Paris, son droit au Privilége ci-dessus, quant au Traité Historique et Pratique sur le Chant Ecclésiastique seulement, suivant l'accord fait entr'eux.

A Paris, ce 11. Mars 1740.

[Footnotes]

(a) [cf. p.155] J'ajouterai ici en faveur de quelques-uns l'origine du mot de gamme. Il vient vrai-semblablement de ce qu'après avoir indiqué les sept sons en montant par a, b, c, d, e, f, g, lorsqu'on les redoubloit on les figuroit en caractéres grecs, ce qui faisoit que le [g] gamma ou g grec se trouvoit tout au haut de la feuille ou du monocorde, et par ce moyen la gamme donna le nom à tout ce qui étoit au dessous.

* [cf. p.156] Les quatre lignes de points sont celles que le Maître formera seulement par quatre plis sur la papier.

(a) [cf. p.162] Le Maître des Ecoles du nombreux Hôpital situé au dessus de Gentilly, qui est venu il y a quatre ans apprendre de moi cette méthode, et à qui j'en traçai des modéles sur papier grand in-folio, s'en est très-bien trouvé, et m'a dit l'avoir communiqué depuis en plusieurs Villages de ces côtés-là, comme à Savigny sur Orge, et cetera.

(a) [cf. p.172] Cet ancien Répons commençoit par ces mots, O beata Trinitas: il finissoit aussi par les mêmes mots modulés autrement et avec encore plus de notes que je n'en ai mis sur les mots O Rex Gentium, qui terminent le nouveau Répons.

(a) [cf. p.179] En voici les termes: In canticis Benedictus et Magnificat, si pulsentur organa, versus, qui canuntur à Choro, hâc modulatione (Intonationis) inchoantur; quod et observatur ad [-180-] singulos versus in Festis Solemnibus-minoribus et supra, ubi non pulsantur organa. Je ne sçai depuis quel tems on a donné à la rubrique qui est à la fin de la table des tons du Bréviaire, une tournure qui paroît insinuer que les versets Et exultavit ou Et erexit, et leurs suivans, seront commencés tout droit par la dominante, même aux Annuels et Solemnels dans les Eglises où il n'y a pas d'orgue. On peut s'assurer par la régle dont je viens de rapporter les propres termes, que cela n'a pas été ainsi originairement, et qu'il peut s'être glissé insensiblement une mauvaise interprétation de l'usage en pareil cas. Peut-être que quelqu'un voyant que dans des Eglises sans orgue, le fauxbourdon s'y chantant par distinction au Magnificat, on n'y fait pas sentir ces intonations à chaque verset dans la partie du Plainchant, en a conclu que la même chose devoit se faire lorsque le Fauxbourdon n'accompagne point. Quoi qu'il en soit de l'origine de la contradiction dans la rubrique, il sera toujours vrai de dire que dans les Eglises sans orgue et sans fauxbourdon les Cantiques Evangéliques étoient plus solemnels (ainsi qu'il convient aux Grandes Fêtes), lorsqu'on moduloit l'intonation à chaque verset.

(a) [cf. p.184] Cet emploi des premiéres lettres de l'Alphabet [-185-] pour signifier la, si, ut, re, mi, fa, sol, est fondé sur l'éxemple de tous les anciens Maîtres; parcequ'il y a eu des siécles avant l'usage des sept syllabes, où l'on exprimoit ces sept sons consécutifs par a, b, c, d, e, f, g.

(a) [cf. p.189] Les anciens livres de N. D. portent: In exitu Israel de AEgypto.

(a) [cf. p.190] Les livres de N. D. ont les mots redidi et Benedic tout-droit.

(a) [cf. p.191] Les livres de N. D. ont Benedic. et Credidi.

(a) [cf. p.192] Depuis l'origine de la Psalmodie les diversités des finales ont toujours été fondées sur la diversité des commencemens d'Antiennes.

(a) [cf. p.196] Les livres de N. D. ont le mot Beati tout droit.

(a) [cf. p.197] Les livres de N. D. ont le mot Credidi tout droit.

(a) [cf. p.198] Dans les livres de N. D. il n'y a point de mi sur le mot Dominus.

(b) [cf. p.198] On appelle Tetracorde final les quatre derniéres cordes consécutives, dont la plus basse est celle sur laquelle la derniére note de l'Antienne est posée.

(a) [cf. p.199] A N. D. selon quelques livres, on omet le la qui est ici sur la troisiéme syllabe de Benedic et de Credidi.

(a) [cf. p.205] L'ancien usage de N. D. est de dire ici:

[Lebeuf, Traité, 205,2; text: Dominus Deus Israel. mihi magna qui potens est.] [LEBTRA2 14GF]].

(a) [cf. p.206] A N. D. on chante le mot Domine tout droit.

(a) [cf. p.210] L'usage de N. D. est de dire: [Lebeuf, Traité, 210,2; text: Dominus Deus Israel. mihi magna qui potens est.] [LEBTRA2 16GF].]

(a) [cf. p.215] L'usage de N. D. est d'omettre le sol de la troisiéme syllabe de Benedic et de Credidi.

(a) [cf. p.217] A N. D. on chante cette médiation i<> directum.

(a) [cf. p.219] L'usage à N. D. quand il y a un mot dactylique pour commencer un Pseaume en 7, est d'entonner tout droit par la dominante, comme Benedic. Credidi.

(a) [cf. p.220] A N. D. il y a un petit port de voix sur sum pour adoucir.

(b) [cf. p.220] On dit à N. D.

[Lebeuf, Traité, 220,2; text: Domine David.][[LEBTRA2 22GF]]

(*) [cf. p.256] Le Poëte auroit mieux fait pour le Chant s'il y eût eu une césure après la cinquiéme syllabe de ce troisiéme Vers.

(a) [cf. p.274] A N. D. on retranche la derniére note du mot splendor.


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